La troisième tour du groupe Roche reçoit l’appui des riverains
Le projet de troisième tour du groupe pharmaceutique bâlois Roche n’en finit pas d’alimenter la polémique sur les bords du Rhin. En jeu, le classement de deux immeubles que l’entreprise souhaite démolir. Les riverains montent aux créneaux en faveur de la modernisation.
La stratégie du groupe pharmaceutique Roche concernant son site historique de Bâle continue de susciter les passions sur les bords du Rhin. Si le groupe terminera la construction d’une deuxième tour de 50 étages l’an prochain, il doit composer avec des voisins et des personnalités qui n’apprécient pas forcément que le site industriel soit ainsi modernisé. Et le projet de troisième tour, d’une hauteur de 221 m, fait polémique.
Roche avait en effet renoncé à revaloriser plusieurs de ses anciens bâtiments au profit de la construction d’une troisième tour sur les bords du Rhin, juste à côté de son premier gratte-ciel. Il prétendait ainsi diminuer l’emprise au sol de ses immeubles pour mieux aménager son quartier, avec notamment l’amélioration de la promenade des bords du fleuve.
Demande de classement
Mais cela aurait sonné le glas de deux immeubles historiques. Le premier, abritant le laboratoire Rudolf Salvisberg et construit en 1937. Le second, la tour Rohn, est composée de bureaux depuis 1960. Leur prochaine démolition avait provoqué la colère de divers milieux de conservation du patrimoine, des architectes et des historiens de l’art. Ceux-ci ont demandé que les deux bâtiments soient classés, les préservant ainsi de la démolition au profit du chantier de la troisième tour.
Le gouvernement bâlois n’a pas encore accédé à la demande de classement de ces deux immeubles. Mais cette perspective fait réagir diverses associations de quartier, qui tiennent à augmenter la surface d’espaces verts au bord du Rhin. Soit justement ce que préconise Roche dans son projet de nouvelle tour. Une pétition a donc été adressée au gouvernement de Bâle-Ville pour que celui-ci renonce à protéger les deux immeubles menacés de démolition.
Le groupe Roche, quant à lui, souligne sa volonté de dialogue avec les riverains de son site historique. Mais son développement, qui représente plusieurs milliards de francs d’investissements, passe par la modernisation de ses bureaux et ses laboratoires.