Les protecteurs du patrimoine historique combattent la troisième tour Roche à Bâle
Le projet du groupe Roche de démolir la majorité de ses bâtiments d’origine de son siège bâlois provoque une levée de boucliers. Les milieux de protection du patrimoine historique dénoncent par voie de pétition la disparition de témoins du passé industriel rhénan au profit d’une troisième tour.
Crédit image: Roche
La troisième tour projetée par le groupe Roche (à droite au fond) limitera l'emprise au sol des bâtiments de l'entreprise sur son site de Bâle. Ce qui va de pair avec des démolitions d'immeubles.
La modernisation du siège de Roche, à Bâle, n’est décidément pas du goût de tout le monde. Si l’entreprise construit actuellement une deuxième tour sur son site et en projette une troisième, sa décision de raser une partie de ses bâtiments historiques est en proie à une opposition farouche. Seul le premier bâtiment de la société fondée en 1896 résistera en effet à l’appétit de modernisation des bureaux manifesté par la direction et le bureau d’architectes Herzog & De Meuron.
Une opposition internationale
Le Conseil des monuments de la ville de Bâle monte aux créneaux pour dénoncer un projet de démolition de grande envergure, au profit d’une troisième tour de 221m de hauteur. Il a lancé une pétition pour exiger de l’entreprise un «meilleur respect des bâtiments historiques d’importance nationale et internationale». Les conservateurs des monuments de différents cantons accompagnent ce combat engagé contre le géant de la pharma. Divers historiens européens et américains se joignent à cette action.
Témoins industriels à préserver
A l’origine de la pétition, le professeur bernois Bernd Nicolai refuse en particulier la démolition de l’immeuble du laboratoire Salvisberg. «Ce bâtiment industriel est l’un des plus sûrs témoins du début du modernisme en Suisse t l’une des œuvres phares du New Building en Europe», explique-t-il dans la «Baser Zeitung». L’immeuble de bureaux Rohn, également menacé de démolition, est aussi un témoin du boom économique des années 1960 à Bâle.
Emprise au sol limitée
Les deux bâtiments en question ne sont pas encore protégés. Le Conseil des monuments de Bâle demande au canton qu’0ils le soient. Pour sa part, le groupe Roche justifie la construction de sa troisième tour par un souci de limiter l’emprise au sol de ses différents bâtiments. Ce qui l’a décidé à envisager la démolition de plusieurs immeubles. Herzog & De Meuron n’a pas encore déposé de projet pour ce nouveau bâtiment, qui deviendra le plus haut de Suisse s’il est construit.