Vingt ans pour évacuer un dépôt de munitions dans l’Oberland bernois
Le canton de Berne approuve la planification de l’évacuation de l’ancien dépôt de munitions de l’armée de Mitholz, dans l’Oberland. Mais il exige que la population et les axes de transport soient protégés et l’exploitation d’une carrière sur place soit garantie sans risque. Les travaux menés par la Confédération vont durer vingt ans.
Le site paraît tranquille, mais le diable vit sous la roche.
C’est un escarpement rocheux d’apparence inoffensive, mais qui cache une bombe à retardement, Ou, plus exactement, plusieurs. L’ancien dépôt de munitions de Mitholz, entre Kandergrund et Kandersteg (BE), doit être assaini. Les éléments explosifs doivent être évacués de leur carcan d’éboulis, et l’opération, décidée par le Département fédéral de la défense (DDPS) ne va pas de soi.
Crédit image: DDPS
Le trafic ferroviaire en direction de Kandersteg devra être garanti par l’aménagement d’une galerie de protection.
Ces travaux vont durer vingt ans. Après des années d’études, le mouvement bernois vient d’approuver leur planification, établie par la Confédération. Les trois communes concernées en ont fait de même. Les plans établis exigent également de fixer comment la zone concernée, à savoir une falaise, va être réhabilitée.
Population à
déplacer
Le canton de
Berne se dit très attaché au respect de la population touchée. La Confédération
envisage en effet de la protéger en la déplaçant pour mener à terme les travaux
d’évacuation. Le risque d’explosion existe encore, tant sur place, sous les
éboulis et pendant le futur transport des matériaux qui seront extraits de la
montagne.
Ligne
ferroviaire à protéger
Ce projet a également
de lourdes répercussions sur les axes de transport sur place. La route
cantonale et la ligne ferroviaire d’accès à Kandersteg sont particulièrement
exposées. Le gouvernement bernois exige ainsi que cette dernière soit protégée
par une galerie, qui devra être démontée à l’issue des travaux. Certains
riverains se montrent très réticents face à ces mesures de protection. Enfin, l’exploitation
de la carrière de Mitholz devra être assurée dans les règles de l’art, indique
le canton de Berne dans un communiqué.
Crédit image: DDPS
Il pourrait encore subsister plusieurs centaines de tonnes de munitions non explosées sous la montagne, estiment les experts
Le dépôt de munitions
a été aménagé pendant la Seconde Guerre mondiale, dans six tunnels différents.
Une explosion survenue en 1947 et l’éboulement qui a suivi ont fait neuf victimes.
Sur les quelque 7000 t entreposées sous terre, une partie a explosé et une autre
été évacuée. Il pourrait subsister néanmoins plusieurs centaines de tonnes enfouies
sous les éboulis. Leur évacuation avait été jugée trop risquée en 1948, après
le drame. Le site a continué d’être utilisé jusqu’il y a quelques années par l’armée.