Vers la confrontation ou la collaboration?
Le trafic d’agglomération requiert des solutions nouvelles, voire non conventionnelles. C’est ce qui ressort de la première journée de conférences données au salon Transinfra, le premier salon suisse des infrastructures de transports, qui se tient du jusqu'au 12 mars 2010 à Fribourg.
Les moyens financiers pour le développement des infrastructures de transport ne sont pas les seuls à devenir insuffisants: la place disponible pour les routes, voies ferrées, chemins piétons et pistes cyclables à l’intérieur des agglomérations suisses est également de plus en plus limitée. Le trafic d’agglomération requiert par conséquent des solutions nouvelles, voire non conventionnelles. C’est ce que montre la manifestation d’ouverture du salon Transinfra, le premier salon suisse des infrastructures de transports, qui se tient du 9 au 12 mars 2010 à Fribourg.
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Inauguration de Transinfra le 9 mars 2010: Allocutions de MM. Olivier Michaud, directeur du salon et Georges Godel, Conseiller d'Etat en charge des constructions et de l'aménagementpour le canton de Fribourg.
Des tâches complexes pour le planificateurs
Pour les agglomérations, les transports sont à la fois vitaux et source de problèmes. Ils sont soutenus et subventionnés, mais aussi endigués, déviés ou déplacés de la route au rail. Les différentes attentes et exigences, souvent contradictoires, en matière de politique des transports dans les villes et les agglomérations suisses placent les politiciens, les planificateurs des transports et les entreprises de transport devant des tâches extrêmement complexes. Dans son exposé, Maria Lezzi, directrice de l’Office fédéral du développement territorial (ARE) montre où et comment la Confédération s’engage en faveur du développement des transports dans les agglomérations. Globalement, le fonds d’infrastructure dispose de 6 milliards sur 20 ans pour le trafic d’agglomération. Cet argent doit être utilisé le plus efficacement possible.
Max Binder: «D’où allons-nous sortir 130 milliards de francs?»
Le Conseiller national Max Binder, président de la Commission des transports et des télécommunications, craint que la Suisse ne parvienne pas à prendre le virage de la politique des transports. Selon lui, nous accusons aujourd’hui déjà un retard important dans ce domaine. Les cantons demandent un développement des réseaux routier et ferroviaire pour un montant de 130 milliards de francs au total. Cela n’est pas réalisable. La question centrale est alors : « Qui paie le développement et l’entretien de nos infrastructures de transport ? » La politique devrait abandonner la pratique actuelle, consistant à céder à toutes les demandes régionales, et limiter enfin le développement à l’essentiel. Binder attire l’attention sur le risque d’une situation de concurrence résultant de la pénurie de moyens pour l’entretien des infrastructures existantes et le développement de nouvelles infrastructures. Si l’on économise sur l’entretien, on prend le risque de devoir assumer des coûts consécutifs importants.
Nous avons besoin d’approches radicales
Voitures, trains, trams, bus, cyclistes et piétons – les agglomérations abritent un grand nombre de différents moyens de transport. D’un côté, ils se complètent, de l’autre, ils se gênent. Comment organiser au mieux les transports au centre ville ? Dans son exposé, le prof. Ulrich Weidmann, de l’EPFZ, a appelé à des approches radicales. Selon lui, il faut envisager la construction, non seulement de nouvelles lignes de tram, mais aussi de métros ou de téléphériques, dans les agglomérations.
La mobilité douce doit être développée
En tant que président de Pro Vélo Suisse, le Conseiller national Jean-François Steiert a souligné l’importance des usagers de la route les plus lents. La mobilité douce est, selon lui, un pilier important du transport de personnes. Elle est également très bien acceptée au sein de la population. Steiert demande par conséquent le développement du réseau de pistes cyclables, davantage de parcs à vélos ainsi qu’un entretien comparable des infrastructures.
Construire avec la population
La planification des transports et la réalité politique ne concordent pas toujours. C’est l’expérience qu’a faite René Schmied, directeur de Bernmobil, lors de la construction de la nouvelle ligne de tram Bern West. Selon lui, des solutions réalistes peuvent être trouvées si les groupements d’intérêt et la population concernés sont intégrés le plus tôt possible dans le projet. «Berne a appris à construire un tram non seulement pour la population, mais aussi avec celle-ci», a relevé Schmied avec conviction. René Leutwyler, ingénieur cantonal genevois, arrive à des conclusions similaires. Avec le CEVA, une liaison ferroviaire de 16 kilomètres Cornavin – Eaux-Vives – Annemasse, le canton réalise actuellement un projet à l’histoire extraordinairement longue et mouvementée. François Aellen, ingénieur de la ville de Zurich, a souligné, dans son exposé, l’importance de concepts à long terme et interconnectés. Les transports représentent un défi que les centres et les communes de l’agglomération doivent relever ensemble. Zurich applique depuis des décennies une politique des transports visant une large diversification de la mobilité, a-t-il également relevé.
Transinfra, le salon des infrastructures de transport
Transinfra est le premier salon suisse consacré aux infrastructures de transport. Il a lieu jusqu'au 12 mars 2010 à Fribourg. Le salon accueille des entreprises et des organisations de l’ensemble du secteur de la construction d’infrastructures. L’invitation à la journée d’ouverture a été lancée par la Fédération Infra, l’organisation des constructeurs suisses d’infrastructures.
Eric Kocher