Un interlocuteur unique pour une rénovation gagnante à Lausanne
Le présent et l’avenir de la construction urbaine passent par la densification et la surélévation lors des transformations et rénovations d’immeubles. La société IDGO Management SA – société du Groupe Romande Energie – veut profiter de ce marché émergent et se positionne comme une entreprise totale spécialisée exclusivement dans la rénovation. Avec l’ambition affichée de décarboner la Suisse romande.
Crédit image: Jean-A. Luque
Propriété de la Vaudoise Assurance, l’immeuble en cours de transformation se situe à l’angle des Avenues du Théâtre et Georgette. Il abrite notamment une étude d’avocats.
Dans les villes suisses, le mètre carré constructible libre de tout bâti se fait de plus en plus rare. Rare et cher. La densification est donc une priorité et de nouvelles constructions dans des (plus ou moins) écoquartiers voient le jour partout où cela est possible. Mais à l’heure où le manque de logements se fait ressentir avec acuité, il est aussi important et rentable de rénover, transformer et surélever les édifices déjà existants. L’occasion idéale d’également rénover énergétiquement l’ensemble, comme à l’avenue du Théâtre 16 à Lausanne.
Bureaux et logements
supplémentaires
Créée au 1er janvier 2024, la société IDGO Management SA – société du Groupe
Romande Energie – veut profiter de ce marché émergent et se positionne comme
une entreprise totale spécialisée exclusivement dans la rénovation. Un de ses
premiers projets se situe au cœur de Lausanne à l’Avenue du Théâtre 16. Voilé
par les échafaudages, le bâtiment (propriété de la Vaudoise Assurance) est en
cours de transformation. Il va être enrichi de deux surfaces de bureau et deux
appartements au quatrième étage, ainsi que de six logements supplémentaires
sous les combles, en lieu et place du galetas.
Crédit image: Jean-A. Luque
Pour impacter le moins possible la circulation urbaine, le centre névralgique du chantier est aussi discret que possible dans la cour intérieure du complexe.
Dans cet immeuble cossu qui abrite notamment une étude d’avocats, tout est organisé pour que les locataires soient les moins impactés possibles par l’imposant chantier. « Début janvier, avant même le lancement des travaux, nous les avons informés et pris en compte leurs besoins, confirme l’ingénieur David Chardon, responsable entreprise totale chez IDGO. Bien sûr, il est impossible d’éviter toutes les nuisances, mais nous nous sommes adaptés aux demandes autant que possible et avons même modifié nos horaires de travail. De plus, pour avoir une sécurité totale du bâtiment occupé et supprimer tout risque d’infiltration, nous avons même installé une toiture provisoire. Un investissement qui nous offre le prix de la sérénité. »
Crédit image: Jean-A. Luque
Le bâtiment reste habité durant les travaux. IDGO n’a voulu prendre aucun risque d’infiltration d’eau et a décidé de poser une toiture provisoire.
L’édifice est classé en note 2 et interdit toute surélévation ; l’enjeu de la transformation s’est donc joué entre le quatrième étage et les combles. « Nous avons tout vidé en toiture et uniquement gardé les murs porteurs, poursuit David Chardon. Nous avons mis à nu le plancher historique et l’avons descendu de 36 cm. Ce qui nous a permis d’atteindre 1,3 m de hauteur en façade dans le galetas. A l’étage du dessous, nous sommes passés d’une hauteur de plafond de 3 m à un peu plus de 2,5 m – ce qui est la norme pour des surfaces de bureau. Au quatrième, nous avons désormais deux surfaces de travail de 54 m² et 137 m² avec la possibilité de faire une seule surface de 191 m2 et également deux fois des 2,5 pièces de 57 m² et 61 m². »
Crédit image: Jean-A. Luque
Impossible de travailler avec une grue dans l’espace exigu alloué au chantier. Un monte-charge, de la flexibilité et beaucoup d’allers-retours sont donc nécessaires.
Sous les combles qui sont devenus un cinquième étage, la charpente – extrêmement complexe – reste visible. Toute la toiture a été rénovée avec bien évidemment une isolation efficace entre chevrons. A l’arrivée, accessibles par deux escaliers, quatre logements de 1,5 pièce entre 43 m² et 61 m², un 2,5 pièces de 56 m² et un 3,5 pièces de 73 m² ont vu le jour.
Relever le défi
des contraintes
« La principale difficulté que nous avons rencontrée, c’est l’impossibilité
d’installer une grue dans la cour intérieure, précise encore David Chardon. En
effet, le passage qui mène à cette cour – au-dessus d’une cave – ne supporte
pas une charge supérieure à 3,5 t, soit l’équivalent d’une camionnette. Nous
avons donc dû nous organiser pour travailler en finesse et légèreté.
Concrètement, cela représente beaucoup d’allers-retours avec une camionnette
pour évacuer et remplacer toute la poutraison qui composait le sol du galetas.
Heureusement nous n’avons pas dû toucher à la charpente, les poutraisons que
nous avons changées étaient toutes manuportables. C’est ainsi que tous les
jours nous avons amené six poutres neuves et repris six poutres usagées. Ce qui
correspond au rythme de pose des ouvriers. »
Crédit image: Jean-A. Luque
La transformation touche le quatrième étage et les combles. Le plancher historique a été mis à nu, les poutraisons remplacées et le tout a été descendu de 36 cm.
Outre ces transformations, IDGO a dû créer la nouvelle distribution horizontale de l’alimentation eau chaude-froide et eaux usées dans les plafonds situés au troisième étage – dans l’étude d’avocats en exploitation. Les radiateurs ont été déposés au quatrième, remplacés par un chauffage au sol. Il a également été procédé à une mise en conformité de la protection feu et des voies d’évacuation. L’extérieur de l’édifice en molasse s’est détérioré au fil des ans sur certaines zones. Il a été imaginé de rénover la façade, mais le crépi de cette dernière est amianté. Le maître d’ouvrage a finalement préféré l’option de procéder à des retouches sur les parties abîmées des molasses et aux reprises de joints au niveau des balcons.
Crédit image: Jean-A. Luque
. Les charpentes d’origine ont été conservées et mises en valeur.
Pour ce qui est de l’amélioration énergétique, 57 panneaux photovoltaïques (23, 37 Wc) vont être installés en toiture. En revanche, la production de chaleur n’a pas été changée, car le chauffage à distance va être prochainement raccordé.
Ce premier chantier est un peu atypique par rapport aux objectifs d’IDGO. La société a été créée avec l’ambition de décarboner la Suisse romande et de proposer une optimisation technique des bâtiments et de leur enveloppe. « Romande Energie est aujourd’hui un énergéticien total, souligne David Chardon. Nous avons tout en interne : les spécialistes de la technique, les énergéticiens, les chefs de projet… Avec IDGO, nous proposons ce bouquet de prestations. Nous voulons nous positionner en interlocuteur unique. Dans un premier temps, nous posons des capteurs, nous mesurons et nous positionnons le niveau de performance du bâtiment. Ensuite, nous arrivons avec des propositions concrètes pour respecter les normes énergétiques soit 2030, soit 2050. Pour finir, on chiffre les coûts. Et nous garantissons le prix ainsi que le résultat. »
PPE ciblées
Les services d’IDGO s’adressent également aux PPE qui vont être, ces prochaines
années, de plus en plus nombreuses à devoir procéder à une rénovation
énergétique. Mais tous les copropriétaires n’ont pas forcément l’assise
financière pour assumer leur part des travaux ou la capacité de recourir à
l’emprunt. La solution peut alors passer par le recours au leasing énergétique
via des partenaires financiers. Il n’est plus nécessaire d’avancer les montants
pour payer les travaux entrepris ; ces derniers sont en effet financés sur le
long terme par la revente de leur kWthermique à Romande Energie.