Un hélicoptère pour dégager la Trême de ses arbres
L'entreprise d'endiguement de la Trême interviendra à Bulle (FR) ces prochaines semaines pour sécuriser les riverains du cours d’eau et favoriser la biodiversité. En raison des difficultés d'accès au site, un hélicoptère évacuera les arbres abattus dans le cadre de ce chantier.

Crédit image: Ville de Bulle
Les travaux envisagés seront surtout de nature sylvicole.
En 1968, la Trême est sortie de son lit. Heureusement, aucune victime humaine n’a été déplorée, malgré des conséquences financières importantes. Depuis, le cours d’eau et son bassin-versant de 48 km² sont étroitement surveillés. Il faut en particulier contenir les risques de crues soudaines par des travaux d’entretien. Trois semaines seront nécessaires pour terminer un nouveau chantier.
La canalisation a ses défauts
La surface du
bassin-versant implique que de grandes quantités d’eau sont canalisées par la
Trême. Le débit de la rivière peut devenir très important, en particulier lors
d’orages ou de précipitations prolongées. Le lit de la Trême est endigué depuis
le XXe siècle. Ces travaux ont permis de garantir un profil d’écoulement et de libérer
des surfaces à bâtir le long des rives. Toutefois, en canalisant un cours
d’eau, sa vitesse et sa puissance s’en retrouvent augmentées. En conséquence,
d’importantes quantités de matériaux peuvent être mobilisées, causant ainsi des
dégâts aux habitations.
Il est ainsi impératif d’entretenir les berges de la Trême. Concrètement, il s’agit de dégager de la végétation existante les aménagements présents dans le cours d’eau, tels que les enrochements et les berges. Les racines peuvent jouer un rôle favorable et défavorable. En effet, elles permettent de stabiliser les berges de l’érosion de surface. Cependant, lorsque les arbres deviennent trop grands, les racines peuvent contribuer à déstabiliser les enrochements.
Les poissons doivent respirer
D’un point de
vue piscicole, les arbres offrent de l’ombrage au cours d’eau, permettant ainsi
de garder une eau fraîche, favorable à la présence d’espèces menacées. Par
leurs cycles naturels, les arbres perdent également du matériel végétal qui se
dépose dans le cours d’eau. Le bois mort est essentiel pour la faune piscicole
et l’écosystème fluvial. En revanche, une forte quantité de bois mort dans le
cours d’eau constitue un risque notable en cas de crue. Ces éléments pourraient
être mobilisés et cumulés, donc encombrer les passages étroits. Les points
sensibles sont principalement les ponts. Il est par conséquent nécessaire de
trouver le bon équilibre entre la sécurité des infrastructures et l’effet
positif du bois mort pour la biodiversité.
De nombreux frênes bordant la Trême sont atteints par une maladie fongique qui rend les arbres particulièrement instables et friables. La chute de ces arbres génère un risque pour les promeneurs ainsi que des accumulations de bois dans la Trême à éliminer.
Une évacuation du bois par les rives est problématique en raison d’un d’accès difficile, voire impossible sur certains tronçons aussi bien en rive droite qu’en rive gauche. L’évacuation du bois par le cours d’eau est également impossible à cause de l’atteinte portée aux écosystèmes aquatiques. De ce fait, sur certains secteurs, les arbres abattus seront évacués par hélicoptère. Cette opération durera environ deux jours. Ce débardage héliporté permettra également une sylviculture plus fine, en travaillant par poche et petit groupe. Les arbres, arbustes et buissons préservés permettront de structurer le paysage et de générer de l’ombre pour la faune piscicole.
Les travaux débutent. Ils se poursuivront pour une durée de trois semaines. Les services de l’Etat de Fribourg collaborent avec la Ville de Bulle et la Corporation forestière Moléson pour assurer leur bon déroulement.
La Trême prend sa source dans le massif Niremont – Moléson à une altitude de 2000 m. Elle s’écoule sur plus de 15 km. Un tronçon d’environ 6 km est endigué, entre le lieu-dit « Moulin de la Trême » et son embouchure dans la Sarine, à Epagny.