Un éditeur de jeux vidéo est appelé au chevet de Notre-Dame de Paris
Reconstruire Notre-Dame de Paris à l’identique fait appel à des méthodes d’investigation numérique poussées. Les responsables du chantier veulent aboutir à une imagerie 3D très poussée pour mener à bien leur projet. Ils ont fait appel à des sociétés aux missions très disparates – comme un éditeur de jeux vidéo - pour ces investigations.
Les moyens engagés sont la hauteur du symbole. La restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris engage des moyens numériques considérables pour que la capitale française retrouve son joyau incendié le 15 avril dernier. Jamais autant de compétences en matière d’imagerie 3D n’ont été autant sollicitées pour que l’édifice retrouve son aspect à l’identique.
Manque de données
Car les données sur plans manquent pour que la charpente détruite par le feu soit reconstruite sans risquer le sacrilège. Plusieurs sociétés détentrices de modélisations 3D se penchent donc au chevet de cette cathédrale. Et cela avec des compétences parfois complètement disparates. A témoin la société Art Graphique et Patrimoine, l’Université de Bamberg en Allemagne et l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft.
Au laser en 2010
Ces reconstructeurs numériques du patrimoine peuvent se reposer sur une cinquantaine d’examens au laser faits en 2010 par le chercheur américain Andrew Talon. Il s’agissait à l’époque d’une première tentative de numérisation de l’édifice. Ce dernier ne disposait en effet auparavant que de données sur plan, lacunaires et imprécises. Il a ainsi été possible de constituer de vrais «nuages» de points numériques.
Ancien examen lacunaire
L’édifice n’en a pas pourtant été passé au scanner dans sa totalité. Les investigations faites cette année concernant l’enveloppe extérieure, la charpente, l’intérieur de la flèche et les beffrois. Les données ainsi accumulées vont servir à la reconstruction et à la documentation historique et scientifique.
Un modèle 3D unique
Les responsables du chantier de reconstruction veulent aller plus loin que la simple collecte de données. En collaboration avec le Centre national français de la recherche scientifique, ils veulent les assembler dans un modèle 3D unique. Les millions de renseignements collectés avant l’incendie du 15 avril 2019 ne concernant en effet pas toutes les parties de la cathédrale. Il manque notamment certaines chapelles, les espaces situés au-dessus du déambulatoire, la tribune ou de multiples petites pièces fermées.
Les drones ont commencé
Cinq jours après le sinistre, les responsables du chantier ont commencé à déployer des drones pour commencer leur travail de reconstruction virtuelle. Il s’agissait dans un premier temps de cartographier les dégâts intérieurs et extérieurs. Les prises de vues faites et appelées photoorthographiques ont l’avantage d’avoir une résolution suffisamment haute pour être placées dans un plan 3D.
La machine, l’œil et le cerveau
Ce travail de scannage est hautement utile aux architectes. Mais ceux en charge du chantier de Notre-Dame soulignent qu’il serait parfaitement possible de refaire la charpente médiévale de l’édifice sans y avoir recours. Le scanner n’est finalement qu’une machine sans intérêt s’il ne s’accompagne pas d’un œil et d’un cerveau.