Un béton projeté français issu de terre crue et de matériaux d’excavation
Le groupe Saint-Gobain et une entreprise française développe un béton projeté issu de terre crue et de matériaux d’excavation. Ce procédé de construction permet de galvaniser le recours à l’économie circulaire par le réemploi de déchets de chantier et divers composants naturels.
Crédit image: Joseph Melun, Saint-Gobain
Projeté sur des cadres en structure bois, le béton de terre crue est un excellent isolant acoustique.
Les anciennes techniques de construction, encore utilisées dans le tiers-monde, contribuent largement à favoriser le développement durable. Ainsi le groupe Saint-Gobain a-t-il développé avec une autre entreprise française le recours à la terre crue et aux matériaux d’excavation. Il s’agit de créer un nouveau modèle de bâtiments plus respectueux de l’environnement, en rupture avec les techniques existantes, affirme-t-il dans un communiqué.
Considérée comme un déchet de chantier, la terre crue est omniprésente. Construire avec ce matériau renvoie à un savoir-faire ancestral. Mieux, cela permet de réduire les coûts. La terre crue emmagasine la chaleur et possède un système hydro-régulateur performant. Elle présente aussi de larges propriétés d’isolation acoustique, ce qui privilégie son utilisation en milieu urbain dense.
Projection sur
cadres en bois
L’entreprise Norper, partenaire de Saint-Gobain, a donc conçu un béton naturel
allégé projeté, sans adjonction de liant ciment. La terre crue récoltée
commence par passer dans un tamis. Elle est ensuite mélangée avec différents
composants, comme le gravier ou divers composants végétaux comme du chanvre ou
des cosses de riz. Le béton de terre est ainsi fabriqué avant d’être projeté
sur des cadres en structure bois, en deux couches successives. Cela permet de réaliser
également des voiles en béton, des dalles ou des parpaings, par exemple.
Le procédé répond aux enjeux de l’économie circulaire, poursuit Saint-Gobain. Les terres d’excavation sont issues de chantiers locaux. Elles proviennent de déchets industriels – par exemple de la fabrication de l’acier – ou biosourcés. Le bois de construction utilisé pour les cadres est aussi d’origine locale. De quoi valoriser toute une filière artisanale. Deux immeubles du sud de la France et un nouveau dépôt à Nanterre y ont eu recours.