Paris construit le premier pont imprimé 3D béton du monde
Les Jeux olympiques 2024 de Paris dynamisent la construction et l'innovation en France. Sur le canal Saint-Denis à Aubervilliers, dans la banlieue immédiate de Paris, une passerelle de 40 m va être fabriquée en impression 3D. Les essais d'impression avec du BFUP (Béton fibré à ultra hautes performances) ont déjà commencé.
L'impression 3D de béton est-elle l'avenir de la construction? Probablement pas pour de gros oeuvres imposants. Mais pour certaines structures particulières, cette technique a le vent en poupe. Les projets se multiplient et celui qui vient d'être annoncé en France suscite le plus grand intérêt: un pont enjambant le canal Saint-Denis à Aubervilliers. Une première mondiale, car s'il existe déjà de pareils ouvrages imprimés en 3D, notamment un métallique à Amsterdam, celui-ci sera fabriqué en béton. Une avancée quirepousse les limites du béton et ouvre le domaine des ouvrages d’art à cette nouvelle technique.
Voussoirs imprimés en BFUP
La passerelle destinée aux piétons aura une longueur de 40 m pour 5 m de large et seul le tablier sera imprimé en 3D. Une travée précontrainte sera fabriquée à partir de voussoirs réalisés en BFUP, imprimés et coulés. Sa portée sera de 44 m. Les fondations des culées, piles et chevêtres, volées des escaliers et fondations superficielles, autant dire les pièces les plus massives, seront en béton bas carbone. Quant aux rampes d’accès, les concepteurs ont choisi de recourir à un maximum de bois.
Vitrine de prestige pour les JO
Ce sont les entreprises Freyssinet, XtreeE, Lavigne & Chéron Architectes, Quadric et LafargeHolcim qui se lancent dans ce projet innovateur. Le pont doit être livré en 2023 pour être une vitrine technologique de prestige pendant les Jeux olympiques 2024 de Paris.
60% de béton économisé
Le BFUP, léger et renforcé de fibres, associé à la technique de fabrication de structure en nid d’abeille, devrait permettre une réduction de 60 % de la quantité de béton utilisée pour ce type de construction.Le pont sera imprimé par XtreeE, en atelier, par tranches de plateforme d’environ 2 mètres qui seront acheminés sur site et assemblés par Freyssinet.
26 mois de chantier
Les essais d'impression ont déjà commencé. Cette phase de développement de 15 mois vise à affiner les hypothèses pour le dimensionnement et à poursuivre l’optimisation du processus d’impression 3D. Si les résultats sont concluants, les travaux seront lancés et dureront 26 mois entre octobre 2021 et décembre 2023.