Notre-Dame de Paris triplement protégée des risques d’incendie
Si le risque zéro n’existe pas, la cathédrale ne connaîtra vraisemblablement aucun autre sinistre de l’ampleur de celui du 15 avril 2029. A quelques jours de sa réouverture, l’édifice voit ses capacités de lutte contre le feu triplés par la pose de caméras thermiques, de brumisateurs et de travées techniques divisant les charpentes en trois parties.
Crédit image: Rebâtir Notre-Dame de Paris
Le concept antifeu de l’édifice repose sur des mesures de défense passive, sans intervention, et actives, notamment par l’aménagement de travées entre les flèches du chœur et de la nef.
Pari tenu ! Le gouvernement français et l’archidiocèse de Paris s’apprêtent à rouvrir la cathédrale Notre-Dame après cinq ans d’une restauration hors-normes. L’incendie du 15 avril 2019 sera ainsi relégué dans les archives historiques du monument, et le Ministère français de la culture a tiré les leçons de ce drame national en faisant poser un nouveau dispositif de prévention contre le feu.
Une restauration
spectaculaire
Le sinistre avait marqué l’Eglise catholique romaine et le monde entier. Mais,
tel un phénix, la cathédrale reprend aujourd’hui son aspect extérieur habituel,
tout se préparant à révéler l’ampleur des travaux qui y ont été menés depuis plus
de cinq ans. Le chantier de restauration a été marqué par de nombreuses
prouesses techniques et acrobaties. En particulier lorsqu’il a fallu
déconstruire les échafaudages de métal tordus par les flammes et refaire la
charpente selon les techniques d’assemblage d’origine. Bon nombre d’entreprises,
comme celle de la scierie Corbat de Vendlincourt (JU) ont l’occasion d’apporter
leur savoir-faire aux compagnons chargés de rebâtir l’édifice religieux.
Crédit image: David Bordes, Rebâtir Notre-Dame de Paris
Les charpentes sont désormais équipées d’un système de brumisation destiné à réduire la température et ralentir la propagation d’un éventuel sinistre.
La sécurisation de la cathédrale contre le feu repose sur plusieurs équipements de défense passive et active. Si un incendie est toujours possible, le monument est ainsi surveillé par des caméras thermiques et un dispositif permanent d’aspiration et d’analyse de l’air ambiant. Des brumisateurs diffusent de fines gouttelettes d’eau dans les charpentes, pour réduire la température et étouffer un sinistre naissant. Les flèches du chœur et de la nef sont en outre séparées par des fermes coupe-feu abritant de nouveaux locaux techniques. La division de l’édifice en trois parties améliorera l’intervention des pompiers. Outre des colonnes scènes totalement repensées, un réseau d’eau permettra de mobiliser un débit de 600 m³ par heure. Soit trois fois la capacité d’avant avril 2019.
Crédit image: Rebâtir Notre-Dame de Paris
La cathédrale (ici en octobre dernier) retrouve petit à petit son apparence habituelle.
La cathédrale rouvrira le 4 décembre prochain. Elle restera à n’en pas douter un emblème français. Tant au niveau de son rayonnement spirituel que pour sa valeur historique.