Nant de Drance turbinera l’eau d’Emosson dès l’été
La centrale hydraulique de Nant-de-Drance, au Châtelard (VS), entrera en régime commercial cet été. Elle pourra avoir autant de puissance que la centrale nucléaire de Gösgen. Sa construction sous la montagne, à 2000 m d’altitude, a remis au goût du jour les réalisations pionnières de la Grande-Dixence dans les années 1960.
A l’heure où l’hydraulique reprend la main comme moyen d’approvisionnement en électricité, la prochaine ouverture de la centrale de Nant-de-Drance, au Châtelard (VS) marquera un tournant. Après 14 ans de travaux et plus de 2 milliards de francs investis, les nouvelles installations d’Emosson entreront en régime commercial dès cet été. Avec la promesse de développer autant de puissance que la centrale nucléaire de Gösgen.
C’est un chantier titanesque et en grande partie souterrain qui s’achève actuellement avec les tests des nouvelles turbines, installées à 600 m de profondeur entre Martigny et Chamonix. Seuls les deux lacs de retenue d’Emosson rendent les installations visibles. Le lac supérieur est relié à l’autre par deux puits de 425 m de profondeur et un tunnel de 5,5km de longueur, à 2000 m d’altitude.
Hors normes et
sous terre
Le chantier est hors-normes. 17 km de galeries creusées, le barrage supérieur rehaussé de 20 m, 1,7 million de mᶟ
de roches excavées, le tout en altitude. La chambre des turbines et de pompage
– six machines en tout - est a une longueur de deux terrains de football et les
deux puits verticaux ont un diamètre de 7 m. Les lacs d’Emosson représente la
plus grande retenue d’eau du pays après celle du bassin de la Grande-Dixence. Leur
capacité est de 225 millions de mᶟ, soit l’équivalent de 6500 piscines
olympiques.
Il faudra moins de cinq minutes pour passer du pompage de l’eau à pleine puissance à son turbinage. La centrale aura une puissance de 900 MW et pourra stocker 20 millions de KWh. De quoi apporter une réponse au manque de capacité de l’éolien et du solaire. Le projet a bénéficié de mesures de compensation environnementales, notamment par la création de biotopes dans divers communes valaisannes voisines et l’enterrement d’une ligne électrique aérienne dangereuse pour les oiseaux. Le groupe Alpiq et les CFF en sont les investisseurs principaux.