Les bâtiments en bois résistent finalement bien aux séismes
Un bâtiment en bois résiste mieux que prévu aux séismes. La Haute école spécialisée de Berne en architecture et génie civil vient de le démontrer. Elle a ainsi mené une campagne de tests sur une tour de bois de quatre étages à Chamoson (VS).
La filière bois est très importante pour l’économie du canton du Valais. La prévention des séismes aussi. Mais bien rares sont les tests de résistance appliqués au bois. La Haute Ecole spécialisée de Berne en architecture et génie civil (BFH) vient d’y suppléer sur une tour en bois qu’elle a construite.
10 tonnes de bois
A mi-juin, l’équipe dirigée par le professeur en génie sismique de la BFH Martin Geiser a donc investi une carrière près de Chamoson, dans la vallée du Rhône, pour y construire une tour de quatre étages, composée de 9t de béton et 10t de bois. But de l’expérience: tester la résistance de ce bâtiment aux séismes. L’expérience vient de se terminer avec la destruction très partielle de cette tour. Des câbles en acier ont exercé une pression de plus de 16 tonnes sur l’édifice, dont le dernier des quatre étages a fini par s’écrouler.
Tests dynamiques et statiques
Les tests menés ces dernières semaines sur place ont été de deux ordres. Tout d’abord sur la dynamique. Trois expériences n’ont réussi à faire pencher cette tour que de quelques centimètres. L’expérience menée sur la statique du bâtiment, samedi 26 octobre devant un nombreux public, n’a réussi qu’à décapiter le bâtiment. «Ce qui prouve que le bois est plus résistant que nous pouvons le croire à priori», se réjouit Martin Geiser.
Simulation au-delà des normes
Pourtant, l’équipe de la BFH s’est basée que le cas le plus défavorable pour mener ses tests. Les normes communément admises en Suisse font état de séismes pouvant atteindre un maximum de 5 à 6 sur l’échelle de Richter. La résistance des bâtiments est de surcroit évaluée à une distance de 10km par rapport à l’épicentre du tremblement de terre. Dans le cas de Chamoson, la pression exercée par les câbles sur la tour était de 30% supérieure à ces normes sismiques.
Déformation sans rupture
«Les mesures faites confirment le fait que les bâtiments à ossature bois résistent poutre autant qu’ils aient été construits correctement, souligne encore Martin Geiser. Cette tour a fait preuve d’une grande ductilité lors de la tentative de sa destruction. Elle se déformait sans rompre». Cet ultime test a été précédé d’investigations étage par étage. Les câbles tiraient et relâchaient brutalement la structure et les vibrations étaient ainsi mesurées.
Nouveau pas pour la construction
Avec cette expérience, la résistance des bâtiments à ossature en bois peut être quantifiée. Un pas de géant pour les professionnels de la construction appelés à travailler dans des zones sensibles, comme l’arc alpin ou la région de Bâle. Pour ce qui est de la Suisse.