L’EPFZ diagnostique l’état de l’acier d’armature sans démolir
L’électrochimie vient au secours de la rénovation d’ouvrages et de leur acier d’armature. Les experts zurichois ont imaginé un procédé de sondage par électrochimie pour détecter la corrosion sans démolir.
Crédit image: EPFZ, Alessandro della Bella
Lukas Bircher avec la sonde d'inspection Talpa. En noir, les deux éléments d'étanchéité, entre lesquels se trouve l'électrode. La nouvelle sonde permet de localiser les dommages causés par la corrosion sur les murs de soutènement.
La corrosion de l’acier d’armature est l’un des principaux fléaux des ouvrages en béton armé construits pendant les Trente Glorieuses. Mais il n’est plus vraiment nécessaire de creuser pour établir un diagnostic précis. Des chercheurs de l’EPFZ en apportent la démonstration en testant une nouvelle méthode de détection par électrochimie.
Crédit image: EPFZ Alessandro della Bella
Le mur de bordure de route maintient en place des dizaines de tonnes de terre. Les mesures faites n’ont aucune incidence sur le trafic.
Les experts ont pu appliquer leur nouveau procédé sur un mur de soutènement routier sur le Käferberg zurichois, sans gêner le trafic. Pour résister à aux mouvements du terrain, cet ouvrage doit en effet ancrer l’armature de son béton solidement dans ses fondations. Si son acier se corrode, il risque l’effondrement, rappelle l’EPFZ. De plus, la localisation des défauts constatés sur la couche de béton peut s’étendre à des zones cachées.
Crédit image: EPFZ Alessandro della Bella
Le long du mur de soutènement, des puits espacés de 30m permettent d’accéder aux galeries de drainage pour faire les tests.
L’EPFL a donc mis au point une sonde – nommée Talpa - qui permet un diagnostic plus précis de la zone de corrosion, sans forcément creuser ou démonter un ouvrage. Cet appareil est composé de deux éléments d’étanchéité gonflables sur les côtés et d’électrodes au centre. L’humidité du sol et du béton crée par injection d’eau une liaison conductrice avec l’acier du mur de soutènement. Les signaux électriques émis sont ensuite enregistrés sur un ordinateur. En cas de forte corrosion, diverses réactions chimiques se produisent tout en étant facilement détectables.
Start-up en formation
La nouvelle méthode
débouche actuellement sur la constitution d’une start-up. Histoire de
développer un produit commercialisable dans le contexte terriblement actuel de
la rénovation des nombreux ouvrages en béton construits entre les années 1960
et 1980.