L’EPFL va tirer un profit écologique du chauffage à distance de son campus de Sion
L’EPFL lutte aussi contre le réchauffement climatique par la capture, le stockage et le réemploi des gaz à effet de serre. Elle engage onze de ses départements et trois de ces facultés dans un projet pilote européen en se reposant sur les relations entre son campus de Sion et l’usine d’incinération des déchets d’Uvrier (VS). A terme, le dioxyde de carbone ne s’échappera plus dans l’atmosphère.
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Le campus valaisan est déjà chauffé à distance par l’usine d’incinération des déchets d’Uvrier. Ne manque plus que l’optimisation de ce système.
La neutralité carbone mobilise les scientifiques de l’EPFL. A deux pas du campus valaisan de l’institution, l’usine d’incinération des déchets d’Uvrier, à l’est de Sion, va servir pendant six ans de laboratoire de captage et de stockage du dioxyde de carbone, par le biais d’un démonstrateur construit à l’échelle par onze départements de recherche répartis entre Sion, Lausanne et Neuchâtel. Les trois facultés concernées mènent ainsi un projet européen qui vise à créer une économie circulaire et durable autour des gaz à effet de serre.
Les chercheurs ont donc pris langue avec la société valaisanne Enevi, qui produit du dioxyde de carbone dans son usine d’Uvrier. Cette dernière chauffe aussi le bâtiment de l’EPFL du campus sédunois d’Energypolis. En captant les gaz à effet de serre directement à la sortie des cheminées de l’usine, les laboratoires sédunois réduisent leur empreinte carbone, communiquent-ils.
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Le démonstrateur proposé sur le site de l'usine d'incinération des déchets Enevi, près du campus valaisan de l'EPFL.
Le procédé mêle deux techniques. La première consiste à filtrer les gaz à effet de serre via des membranes en graphène, et la seconde retient les molécules au travers de sortes d’éponges. Il cherche aussi à améliorer la capture du dioxyde de carbone.
Un gaz
transportable et injectable
Les scientifiques ne s’arrêtent pas là. Ils développent aussi des procédés de conversion
et d’utilisation des gaz à effet de serre, notamment par électrolyse. Ils
contribuent ainsi à produire de l’hydrogène vert combiné au dioxyde de carbone,
pour créer un méthane transportable et injectable dans le réseau de gaz naturel
existant. L’EPFL va aussi créer un banc d’essai pour le stockage de cette ressource,
l’échelle d’un mètre, pour espérer généraliser le processus en conditions réelles
à l’avenir.
Les chercheurs souhaitent enfin intégrer leurs investigations dans les analyses de cycle de vie des matériaux et des infrastructures énergétiques. Ils n’en oublieront pas pour autant les éléments financiers de leurs démarches. Ils associeront aussi les étudiants à leurs expériences.