L’EPFL simplifie l’examen de l’état des deltas lacustres à renaturer
L’EPFL a simplifié les procédés d’observation de l’état des deltas lacustres qui doivent être renaturés. Les chercheurs se basent sur la pente du cours d’eau et la forme de son embouchure pour planifier les travaux à entreprendre.
Crédit image: EPFL/Alain Herzog - CC-BY-SA 4.0
Les scientifiques Alexandre Fourrier et Giovanni De Cesare font des mesures dans le delta de la Chamberonne au bord du Léman, aussi visé par un programme vaudois de renaturation.
Si la renaturation des cours d’eau vaudois fait partie d’un programme engagé dès 2015, l’EPFL entend apporter sa contribution en développant de nouvelles méthodes de planification de ces travaux. Notamment dans les zones de delta lacustre, un enjeu majeur pour le canton qui n’a pas encore pensé à redonner aux rives du Léman un aspect plus naturel. Les chercheurs proposent d’évaluer plus facilement quelles embouchures fortement modifiées par l’homme seraient susceptibles d’être complètement renaturées.
Crédit image: Swisstopo
L'évolution du delta de la Reuss au bord du lac des Quatre Cantons entre 2022 et 1937 a permis de reculer les rives de 100m.
La renaturation des cours d’eau est une obligation de la législation fédérale. Le canton de Vaud ne s’y soustrait pas. Il envisage, ces prochaines années, d’aller notamment au chevet de la Chamberonne, qui part du campus universitaire de Dorigny pour se jeter dans le Léman. L’EPFL a déjà eu l’occasion de travailler sur le projet, en élaborant un modèle de passerelle.
Pente et angle
d’ouverture
Toutefois, les chercheurs sont d’avis que la renaturation des deltas lacustres demande
encore beaucoup de travail. Dans celui de la Reuss (UR) en particulier, les
suppressions d’ancienne digues ont permis de remodeler complètement le paysage
et de reculer les rives du lac des Quatre-Cantons de 100 m. L’EPFL développe
des mesures très simples pour planifier les meilleurs travaux de renaturation
possible. Son travail se base en effet sur la pente du cours d’eau et sur l’angle
d’ouverture du delta.
Les mesures effectuées prennent ainsi la forme d’un diagramme, sur le même modèle que celui utilisé pour établir la morphologie des rivières. L’EPFL précise que cette méthode n’a jamais été employée pour les deltas. Cela permet de les classer en quatre catégories. Les projets de renaturation pourront dès lors mieux tenir compte de l’état initial de la zone, tout en considérant les contraintes liées à l’urbanisation ou à l’agriculture autour de chaque embouchure.