L’EPFL simplifie la détection et le suivi des fissures dans le béton
Grâce à l’intelligence artificielle, la détection de fissures dans le béton ne nécessitera bientôt plus d’observations à l’œil nu ni de mesures avec une petite règle. Un étudiant de l’EPFL a exploré le moyen d’effectuer ce travail à l’aide d’une simple photo.
Crédit image: EPFL, Alain Herzog, CC_BY-SA_4.0
Hugo Nick teste la méthode automatique de détection nommée «approche par les bords», à l'aide de son smartphone.
L’intelligence artificielle peut servir, notamment dans le secteur de la construction et du génie civil. Hugo Nick, un ancien étudiant de l’EPFL, a consacré son travail de master à l’application de nouvelles techniques de détection des fissures dans le béton, en particulier sur des ouvrages d’art ou des bâtiments. L’étude permet d’aller plus loin que l’observation sur place, et les ingénieurs peuvent ainsi mieux anticiper leurs interventions.
Les faiblesses
de l’œil nu
L’étudiant a travaillé avec le Laboratoire de construction en béton de l’EPFL.
Il a cherché à automatiser la détection de fissures pour améliorer la qualité
des constats faits ordinairement à l’œil nu. S’il est normal d’observer la
formation de fissures dans le béton, cela peut se révéler imprécis voire
impossible dans des endroits inaccessibles. Le recours au numérique peut ainsi
pallier les inconvénients de la réglette.
Simulation en
laboratoire
Hugo Nick a utilisé deux outils pour apporter la démonstration de son hypothèse
initiale. Tout d’abord, il a eu recours à la corrélation d’images numériques en
simulant en laboratoire la création d’une fissure dans le béton. Les images de
ce processus ont été ensuite compilées pour reconstituer l’évolution de la
déformation du matériau. Leur interprétation permet ainsi de déterminer comment
la fissure va se comporter.
Un instantané
qui dure
La seconde méthode utilisée par l’ancien étudiant est moins connue. Le
Laboratoire d’ingénierie sismique propose une « approche par les bords »,
sur la base d’une simple photo. L’analyse du cliché utilise un algorithme de
détection fonctionnant avec l’intelligence artificielle et qui arrive à prédire
la détection d’une fissure et son évolution. Hugo Nick estime que cette approche
présente de nombreux avantages. Cela pour autant que la photo soit prise à la
bonne distance et que la taille de l’image soit suffisante.
Le drone pour l’inaccessible
Cette nouvelle méthode peut aussi résoudre les problèmes d’accès aux ouvrages à
inspecter. Un drone peut ainsi suppléer. Les recherches doivent cependant être
poursuives pour renforcer la fiabilité de ce mode de détection de fissures et d’évaluation
de la dangerosité de celles-ci.