Une passerelle piétonne de l’EPFL simplifie le recyclage du béton
L’EPFL plaide pour le recyclage des matériaux et l’économie circulaire ! Ses chercheurs ont fabriqué une passerelle piétonne composée de 25 éléments de béton provenant uniquement d’un chantier de démolition. Ceux-ci ne sont de ce fait sollicités qu’en compression.
Les chercheurs de l’EPFL ont osé interrompre le traitement de déchets de béton en granulats pour les réutiliser. Ils ont ainsi ouvert la voie à une technique de recyclage simple des matériaux, tout en économisant l’énergie. Leur passerelle provisoire, assemblée à partir d’éléments récupérés d’un immeuble en voie de démolition partielle, lutte ainsi contre le gaspillage.
De nombreuses contraintes pénalisent le recyclage du béton », explique le professeur Corentin Fivet. Explorant depuis des années le potentiel de l’économie circulaire d Elke construction, lui et son équipe ont ainsi favorisé le réemploi du béton après celui du métal.
Eléments
jointoyés au mortier
Le prototype construit à Fribourg par l’équipe de l’EPFL consiste en une passerelle
piétonne de 10 m de longueur. Sur une armature en bois sont venus se poser
25 blocs de béton préalablement découpés sur un site d’un immeuble en voie de transformation.
Les éléments de 20 cm d’épaisseur ont été ensuite jointoyés au mortier
pour éviter les variations dimensionnelles. L’arc ainsi obtenu est idéal
puisque ses blocs ne sont sollicités qu’en compression.
Quelle: EPFL
Avec leur passerelle, les chercheurs de l’EPFL veulent tordre le cou aux préjugés plombant le recours au recyclage des matériaux dans la construction.
Quelle: EPFL
La passerelle est uniquement sollicitée par compression.
Quelle: EPFL
Les éléments de béton préalablement découpés ont été disposés sur une structure provisoire en arc. Il n’a suffi que d’y faire passer les câbles pour les assembler.
Les tests de charge se sont révélés concluants. L’expérience permet aux démolisseurs de devenir producteurs de matière première et promoteurs d’économie circulaire. Le recyclage est économe en énergie, ce qui permet à la méthode de participer à la lutte contre le réchauffement climatique. « Imaginez que tout bon de structure obsolète soit remplacé par des éléments provenant de démolition, lance encore Corentin Fivet. Cela pourrait remplacer une partie de la demande mondiale en matériaux neufs ». Il n’est pas interdit de rêver…
