L’EPFL chauffe les bâtiments de son campus avec l’eau du Léman
Grâce à sa nouvelle centrale thermique d’Ecublens (VD), le campus de l’EPFL est estampillé zéro mazout, quasiment sans gaz et majoritairement renouvelable. Il aura fallu trois ans de travaux pour lui permettre de se chauffer et de se refroidir intégralement avec l’eau du lac Léman. Les installations exploitent aussi la chaleur dégagée par le centre de données
Crédit image: Alain Herzog/EPFL
54% de l’énergie consommée sur le campus proviennent de la nouvelle centrale thermique.
En 2019, l’EPFL a entrepris la rénovation des installations de production de chauffage et de refroidissement de son campus d’Ecublens (VD). Ce projet, réalisé avec le groupe Bouygues, a permis de mettre en place une infrastructure de chauffage et de refroidissement se reposant sur l’eau du Léman. Le système intégré cumule différentes sources d’énergies renouvelables.
Les façades et le toit du bâtiment de la nouvelle centrale de chauffe par thermopompes (CCT) située aux abords de la ligne du M1 sont ainsi entièrement recouverts de panneaux photovoltaïques. La nouvelle station de pompage permet d’aller puiser l’eau du Léman plus profondément que dans sa version précédente, à une température constante de 7°C.
Celle-ci est reliée à des pompes à chaleur de nouvelle génération qui permettent d’amener l’eau à 67°C grâce au processus thermodynamique de compression, condensation, détente et évaporation avec une performance énergétique nettement renforcée par rapport aux anciennes installations.
Crédit image: EPFL / Murielle Gerber
Le conseiller d'Etat Vassilis Venizelos s’est félicité de l’avancée technique de l’EPFL en matière de chauffage des bâtiments.
La nouvelle centrale est couplée avec la valorisation des rejets thermiques du nouveau centre de données situé juste au-dessus. Un système opérationnel depuis début 2022. Les portes des racks à serveurs sont conçues pour faire circuler une eau industrielle filtrée et refroidie par l’eau du lac. Une solution économe en énergie et techniquement audacieuse, puisqu’on évite en général d’amener de l’eau près de l’électronique. En refroidissant les serveurs pour chauffer le reste de l’EPFL, le gain en électricité est appréciable, surtout si on le compare à l’approche classique avec une machine frigorifique.
Extension vers
la compostière
La CCT pourrait un jour exploiter
également la compostière située juste à côté, où sont déversés les déchets
végétaux des parcs et jardins du campus. Un digesteur pour les restes
alimentaires des cafétérias constituerait une étape de plus vers une petite
production locale de biogaz.
Le complexe permettra aussi d’atteindre des buts scientifiques. Le centre EcoCloud ainsi que le Centre de l’énergie de l’EPFL unissent leurs forces pour monter un projet afin de minimiser les émissions de dioxyde de carbone associées à l’utilisation du datacenter. Il intégrera les panneaux photovoltaïques de la centrale de chauffe, la batterie située sur le campus et profitera du contrôle direct du centre de calcul.