L’entretien des ponts français choisit la voie du numérique
Devant l’ampleur des coûts d’entretien de ses ponts, la France a choisi la voie de la numérisation. Un programme basé sur 17 ouvrages sélectionnés recueille des données propices à l’engagement de travaux à moindre coût. Ingénieurs, gestionnaires et universitaires collaborent.
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Ce pont grenoblois est également ausculté à la lumière de la surcharge du trafic qui l’emprunte.
La France a mal à ses ponts, et, très souvent, ses petites communes ne disposent pas des moyens nécessaires pour les entretenir régulièrement. Pour y remédier, le Ministère des transports a lancé en 2020 un programme de recensement et d’innovation. 17 ponts ont été sélectionnés pour servir d’incubateurs interconnectés.
Diverses entreprises, universités et gestionnaires sont ainsi à l’œuvre pour améliorer la sécurité des ponts lauréats de cet appel à projets. Pour établir un diagnostic et établir une surveillance, ils utilisent les dernières techniques de numérisation. Cela leur permet de calibrer le modèle numérique du pont et de le recalculer à la lumière de sa sécurité. Cela indépendamment des matériaux de construction utilisés.
Digitalisation
et automatisation
L’inventaire des défauts d’un pont recourt donc à l’intelligence artificielle,
le big data ou le data mining. Il s’agit d’automatiser les pratiques pour réduire
les coûts d’entretien. Les techniques utilisées vont de l’auscultation de l’état
de l’ouvrage et de sa possible corrosion au pesage des véhicules qui l’empruntent
régulièrement. Les auteurs du programme ont notamment recours à des capteurs
autonomes placés sur les câbles et les haubans. Les données connectées sont
ainsi disponibles pour élaborer les meilleurs plans d’action.
Crédit image: Pierre André Leclercq, CC_BY-AS_2.0
Les diagnostics numériques les plus poussés peuvent aisément s’appliquer aux ouvrages les plus petits et les plus anciens, comme ici à Dinan.
Ce programme vient compléter une campagne de recensement des ouvrages d’art menée dans toute la France, y compris pour les plus petits d’entre eux. Cet inventaire délivre gratuitement une sorte de carnet de santé, notamment à l’attention des plus petites communes. Soit pour les collectivités dépourvues de compétences techniques.