Le gouvernement vaudois veut voler au secours de sa tuile jaune
La tuile jaune vaudoise a-t-elle vécu ? Le Conseil d’Etat veut tout faire pour la sauver, même si celle-ci n’est plus produite. L’entreprise qui l’a exploitée à Bardonnex est pourtant en phase de cesser son activité genevoise.
La prochaine fermeture de la tuilerie de Bardonnex (GE) sonne-t-elle le glas de la tuile jaune vaudoise ? La cessation de cette activité hautement patrimoniale, combattue par le Syndicat Unia Genève par voie de pétition, inquiète les députés au Grand Conseil vaudois. Et leur gouvernement s’en émeut aussi.
Le syndic et député de Morges Vincent Jaques a ainsi déposé une motion en septembre dernier. Il s’inquiétait surtout de la disparition programmée d’un matériau qui orne le tiers des toitures de son canton. La tuile jaune coiffe bon nombre de châteaux vaudois, comme celui de Chillon. Elle est communément utilisée à Genève et dans le Chablais français. Par conséquent, elle mérite d’être sauvée, affirme le député.
L’entreprise de la tuilerie de Bardonnex a annoncé regrouper ses activités sur ses sites de Corcelles-près-Payerne (VD) et Rapperswil (SG). Vincent Jaques prétend que l’argile qui fait la tuile jaune vaudoise ne trouvera pas sa place dans cette restructuration. Au-delà des dégâts économiques – 15 licenciement annoncés à Genève – se profile l’avenir d’un matériau. Les projets de restauration des toitures concernées ont en effet hypothéquées par la pénurie de ce type de tuile. De plus, l’entreprise n’en a plus en stock.
Le Conseil d’Etat vaudois n’entend cependant pas assister passivement à la disparition de ce site de production à Bardonnex. Justement parce qu’il a annoncé tenir fermement à la tuile jaune. Il attend toutefois le début de l’année pour connaître les intentions définitives de l’entreprise.