Le futur pôle pénitentiaire du Nord vaudois décline sa sécurité en trois couches
L’Etat de Vaud s’est livré à l’exercice délicat d’intégrer sa future prison centrale de la plaine de l’Orbe dans son voisinage. La sécurisation des 362 ha des surfaces agricoles concernées et des bâtiments du futur pôle pénitentiaire est ainsi conçue en trois couches, entre accès aux visiteurs et exigences de la détention de personnes.
Crédit image: Hootsmann Architectuur et C.W. Hiltebrand & Hager Architects
Le pôle pénitentiaire qui va inclure la future prison des Grands-Marais pose déjà d’épineuses questions de sécurité, tant pour ses détenus que pour ses visiteurs.
La construction d’une nouvelle prison dans le Nord vaudois n’est pas une mince affaire, Le canton a revu son concept de sécurité, d’une part pour éviter les évasions des détenus, et d’autre part pour permettre aux personnes extérieures à l’établissement d’y bénéficier d’un accès contrôlé. Et cela concerne aussi les 362 hectares de terres agricoles exploitées par le complexe pénitentiaire.
Un seul point d’accès
Le projet de nouvelle prison est ambitieux. Le canton s’est donné cinq ans pour
le réaliser. La réflexion sécuritaire s’est déroulée sur tout le périmètre prévu,
à l’exception du parking principal réservé aux visiteurs. Il prévoit un unique
point d’accès au complexe, tout en tenant les détenus à distance du public.
Les drones
remplaceront partiellement la clôture
Le site a donc été découpé en trois zones. La première englobe l’ensemble des
parcelles et des infrastructures du futur pôle pénitentiaire. Il aura pour fonction
d’empêcher l’intrusion de piétons dans les endroits les plus sécurisés et les
champs cultivés par les détenus. L’exploitation des terres agricoles sera
surveillée par des dispositifs de pointe, comme des drones par exemple. Cela
permettra de ne pas construire de clôture sur tout l’ensemble du périmètre. Le
concept de surveillance prévu s’apparente à celui qui protège des sites sensibles,
comme des centrales nucléaires ou des unités pétrochimiques.
La faune doit
rester libre
La deuxième zone sera conçue pour contrôler l’accès des véhicules et favoriser
les déplacements de la faune sauvage présente sur le site. Elle sera équipée d’un
grillage renforcé. Le dernier périmètre, d’une très haute sécurité, sera
délimité par les murs et les enceintes propres à chacune des unités pénitentiaires
prévues.
Crédit image: Etat de Vaud
Le périmètre du futur pôle pénitentaire du Nord Vaudois comprend 362 hectares de terres agricoles.
L’Etat de Vaud va aussi construire une nouvelle prison sur place. Il prévoit d' incarcérer jusqu’à 1000 détenus sur le site. La sécurisation du périmètre actuel est donc prise très au sérieux. La mise à l’enquête du plan d’affectation de la zone a révélé plusieurs failles, montrant la complexité de créer un complexe de bâtiments fermés tout en y favorisant la biodiversité. Le canton estime avoir trouvé le meilleur compromis pour faire accepter son projet de pôle pénitentiaire par la population.