Le dioxyde de carbone chauffe les bâtiments d’Energypolis à Sion
Plus rapide, innovant et surtout moins cher. Le chauffage utilisant du dioxyde de carbone au lieu d’eau est appelé à participer activement au débat sur la transition énergétique. Le campus Energypolis de Sion (VS) teste ainsi cette nouvelle façon de produire de la chaleur et du froid dans le bâtiment.
Les synergies entre l’EPFL et la Haute Ecole spécialisée du Valais (HEVs) ont le vent en poupe sur le campus Energypolis de Sion. Les chercheurs œuvrant sur le site apportent ainsi leurs compétences au débat sur la transition énergétique en profitant de leurs trois bâtiments. Cela passe par le développement de techniques de chauffage utilisant du dioxyde de carbone en lieu et place d’eau.
Il est désormais notoire que le bâtiment est largement responsable du réchauffement climatique. Un quart des émissions des gaz à effet de serre provient en effet des systèmes énergétiques utilisés pour chauffer et refroidir des immeubles. La transition vers un monde décarboné passe donc par l’innovation, soutient la HEVs dans un communiqué.
Le campus Energypolis offre un terrain d’expérimentation idéal. Les chercheurs de la HEVs et d’Exergo, une start-up de l’EPFL, ont donc mis en service une installation de chauffage utilisant du dioxyde de carbone au lieu d’eau. Cela leur permet de moduler la température de leurs trois bâtiments, construits il y a deux ans à côté de la gare de Sion.
Vertus
calorifères naturelles
Le procédé utilise les vertus calorifères du gaz carbonique. Ce dernier peut
ainsi alimenter des conduits flexibles de chauffage d’un diamètre sensiblement plus
petit que ceux utilisés avec de l’eau. Les dimensions des conduites peuvent
être dix fois plus compactes avec ce genre de technique de chauffage,
soulignent les chercheurs. De plus, le risque de gel est égal à zéro !
Crédit image: Philippe Chopard
Les trois bâtiments du campus reposent sur un radier commun, ce qui facilite l’interconnexion de leurs équipements techniques.
Ce nouveau système de production de chaleur et de froid est donc plus facile à développer dans des centres urbanisés, indique la HEVs. Il est aussi plus rapide, et surtout moins cher. Il s’inscrit aussi dans un contexte de forte demande énergétique liée au chauffage et à la climatisation dans le bâtiment. Le projet, mené sous l’égide de la Haute Ecole d’ingénierie valaisanne et d’Exergo, a aussi reçu l’appui d’acteurs énergétiques locaux, comme le fournisseur Oiken, ainsi que du canton du Valais et de la Confédération.