Le ciment durable LC3 de l’EPFL tisse une toile mondiale
L’avenir du ciment fait à partir d’argiles calcinées et de calcaire s’écrit déjà dans le monde entier, se réjouit l’EPFL. Ce nouveau matériau permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le bâtiment. De plus en plus de cimentiers l’adoptent.
Crédit image: LC3 Project/Stefan Wermuth
L’avenir de ce ciment fait d’argile calcinées et de calcaire s’écrit pour le moment dans les pays du Sud.
En matière de construction, la recherche scientifique ne travaille pas dans le vide. Développé par l’EPFL, le ciment LC3 (Limestone Calcined Clay Cement) aux argiles calcinées et au calcaire est en train de séduire les plus grands cimentiers. La professeure Karen Scrivener et ses équipes ont su persuader de nombreuses usines dans le monde à adopter ce matériau qui réduit considérablement les émissions de gaz à effet de serre.
Holcim, en particulier, en a fait son fonds de commerce dans le développement de l’une de ses unités de production en France. Ce qui lui permet annuellement de fournir jusqu’à 500'000 t de LC3. En Colombie, une usine en produit aussi 2,3 millions de tonnes par an à la destination de constructions de routes, de tunnels et de bâtiments.
Le Sud, cet eldorado
Ce ciment durable a trouvé ses débouchés dans les pays du Sud, puisque c’est là
que les principaux problèmes d’émissions de gaz à effet de serre se concentrent.
Karen Scrivener a eu plusieurs occasions de rappeler que les pays d’Europe
avaient plusieurs longueurs d’avance en matière de lutte contre le réchauffement
climatique par la réduction de la teneur en clinker dans la construction. Le LC3
reste cependant rentable, précise l’EPFL tout en réduisant les impacts négatifs
du béton sur le climat.
La technique utilisée consiste à remplacer la moitié du clinker par de l’argile calcinée et de la roche calcaire moulue. Ce qui a pour avantage de réduire les émissions de dioxyde de carbone de 40% par rapport à un ciment traditionnel. L’argile ne libère pas de gaz à effet de serre lorsqu’elle est chauffée. Il est également plus facile, rappelle l’EPFL, de passer à des sources d’énergies plus propres que lors de la fabrication de clinker.