Le ciment cherche à se faire un ami de la cause climatique
Produire du ciment ami du climat n’est plus un rêve inaccessible. Les chercheurs de l’Empa préconisent de réduire, voire d’abandonner, la phase de combustion dans la fabrication de béton en utilisant de nouveaux additifs. La construction pourrait ainsi mieux s’investir dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Les débats sur l’urgence climatique n’empêchent pas la recherche scientifique. Bien au contraire! Le secteur de la construction cherche depuis longtemps à se rendre éco-compatible, par le développement de nouveaux matériaux. En parallèle du béton, le ciment doit pouvoir jouer un rôle accru dans la prot4ection de l’environnement, affirme le laboratoire de recherches Empa de Dübendorf.
La quantité fait la différence
Des chercheurs sont en train de mettre au point un ciment de substitution capable de réduire les émissions de CO2, voir même lier ces gaz. A partir d’une tonne de ciment produite, ce sont actuellement 700kg de dioxyde de carbone qui sont rejetés dans l’atmosphère. Moins que l’acier ou l’aluminium! La quantité produite fait la différence. Douze mètres cubes de béton sont produits dans le monde entier chaque année. Un volume qui comblerait le lac des Quatre-Cantons!
Hausses de la production redoutée
L’Empa redoute que la part de CO2 provenant du ciment augmente encore, surtout en Asie et en Afrique. De quoi s’atteler à trouver le ciment nécessaire à réduire, voire à annihiler ces émissions. D’où cette recherche.
Combustibles fossiles à bannir
Pour trouver son matériau idéal, les chercheurs suggèrent de remplacer les combustibles fossiles du ciment par des ressources renouvelables. Mais ce n’est pas tout. L’emploi de sulfoaminate de calcium permet de réduire la température de combustion et, partant, les émissions de CO2. Il en résulte un éco-ciment moins riche en calcaire et épar conséquent moins nocif à l’environnement.
La demande freine la nouveauté
Cette réduction de la teneur en calcaire, selon l’Empa, est une piste à suivre dans le développement de ciments éco responsables. La réutilisation des déchets de l’industrie également. Toutefois, la demande gigantesque en ciment limite l’utilisation de ces nouveaux matériaux. L’Empa souhaite néanmoins mieux les utiliser en Suisse. Bonne nouvelle, les sédiments provenant des restes de téléphones portables ou d’ordinateurs hors d’usage peuvent aussi être utilisés dans ce cadre. Mélangés à du ciment, ces produits contribuent aussi à réduire les émissions de CO2.
Nouveaux additifs
Les nouveaux additifs utilisés dans le ciment peuvent ainsi contribuer à réduire, voire à se passer du processus de combustion. L’Empa cherche aussi à fixer le dioxyde de carbone dans le ciment, pour en faire un bon ami du climat. Ses recherches, encore en cours, laissent déjà entrevoir des horizons prometteurs pour une combustion davantage écoresponsable.