Le béton textile voit son avenir dans les structures légères
Le béton textile répond avec succès aux défis environnementaux de notre temps. Mais le recours à ce matériau reste pour le moment réservé aux structures légères. Toutefois, l’EPFL entend bien promouvoir son utilisation.
Le béton textile, un matériau du futur? Disons plutôt qu’il retrouve ses lettres de noblesse, puisqu’il a été inventé au 19e siècle déjà. Du mortier posé sur une armature faite de fibres de carbone, de verre et de basalte avec résines ou acrylates, forme ainsi ce matériau idéal pour les structures légères et/ou en béton fibré à ultra-performance (Bfup). Son recours répond aussi à de nouveaux défis environnementaux.
Couche très mince
Aurelio Muttoni, professeur à l’EPFL, y a recours dans les projets qu’il mène avec son bureau d’ingénieurs à titre privé. Comme celui du Centro Ovale de Chiasso, réalisé entre 2009 et 2012. Une coque 93mètres de long, 52m de large et d’une épaisseur oscillant entre 100 et 120mm! Soit une couche très légère par rapport à la taille de ce bâtiment. Aurelio Muttoni préconise ainsi d’agir sur les formes de la structure. «Il n’y a pas forcément besoin d’employer un trop grand volume de béton dans ce genre de projet», a-t-il indiqué lors de la dernière journée d’information sur le béton, organisée à l’EPFL.
Recherches textiles
Aurelio Muttoni ne s’oppose pas au Bfup. Bien au contraire. Son poste de professeur le conduit à réaliser plusieurs travaux de recherche sur le recours au béton textile. «Chaque matériau a ses avantages et ses inconvénients». L’été dernier, il a ainsi pu rechercher, avec ses étudiants, l’épaisseur minimale à pratiquer avec du béton textile et la masse minimale des éléments à constituer pour un montage facilité.
Corrosion évitée
Au terme de l’analyse, le béton textile vaut le Bfup. Par contre, lorsqu’il s’agit de faire de l’architecture selon les principes du développement durable, il n’y a plus photo. Il n’est pas nécessaire de protéger les armatures contre la corrosion. Les fibres métalliques non plus, puisque les matériaux employés dans le béton textile n’y sont pas sujets. Cependant, les inconvénients existent aussi. Le béton textile résiste mal au feu et montre quelques signes de fragilité. L’EPFL commence à disposer de beaucoup d’expériences positives avec ce matériau et ne demande qu’à les partager!