La rénovation de la halle Saint-Jacques de Bâle ciblée par de nombreuses critiques
La rénovation de la halle Saint-Jacques à Bâle, qui devait initialement coûter 105 millions de francs en 2015, a finalement coûté 141 millions de francs. Malgré de multiples tentatives d’amélioration, le complexe souffre d’une aération insuffisante et son plafond est moins résistant que prévu. De plus, il ne peut pas se mesurer à ses concurrents, plus particulièrement ceux de Lausanne et Zurich.
Crédit image: DEED, CC_BY-SA_4.0
Le complexe de halles construit en 1975 a été rénové et modernisé entre 2016 et 2018.
Au lieu de 105 millions de francs, comme calculé en 2015, les coûts de la rénovation et de la modernisation de la halle Saint-Jacques à Bâle, construite en 1975, se sont élevés à 141 millions de francs, dépassant ainsi d'un tiers les coûts initialement prévus. Et ce n’est pas le seul problème auquel le maître d’ouvrage doit encore affronter. Malgré des améliorations apportées en cours de chantier, la halle ne répond toujours pas aux attentes. Elle ne peut donc pas rivaliser avec la concurrence, notamment celles de Zurich et de Lausanne. Son faible taux d'occupation de cette année en est la preuve. Entre autres défauts de construction constatés, l'aération insuffisante empêche la tenue d’une cantine avec friteuse et grill. De plus, la résistance insuffisante du plafond ne permet pas d'accrocher suffisamment de projecteurs et d'autres éléments qui font partie des besoins de base de certaines manifestations.
Manque de transparence
Le rapport spécial des commissions mandatées
pour faire la lumière sur ce chantier pointe de très nombreuses lacunes et des
crédits supplémentaires parfois nébuleux. Parmi eux,
le manque de protection contre les incendies, qui a notamment entraîné
l'annulation à court terme d'un grand événement et l'octroi d'un crédit
supplémentaire de près de huit millions de francs.
Des défauts de planification et l'esthétique avant la fonction
L’expertise qualifie
l'ensemble de la planification des mesures d'assainissement de « gravement »
défectueuse. Ainsi, dès la phase de concours, les intérêts des utilisateurs ont
été massivement négligés,
pour être supplantés par les aspects urbanistiques et esthétiques du projet de rénovation. Andrea Strahm, de la commission de gestion, a cité l'exemple de
l'installation d'un escalier blanc comme neige sans main courante pour des
raisons esthétiques.
Le Grand Conseil bâlois accorde des crédits en premier lieu pour la fonctionnalité et la fonction d'un bâtiment, et non pour son esthétique, selon le rapport de la commission qui ne comprend absolument pas qu'il en soit autrement dans le modèle à trois rôles - utilisateurs, finances et construction. Elle attend du gouvernement cantonal qu'il renverse cette priorité.
Manque de surveillance et négligence
Le rapport spécial critique également une éventuelle implication insuffisante
de la direction de la Halle Saint-Jacques dans l'organisation de la
construction. Dans les listes de défauts, il est mentionné à plusieurs reprises
que celle-ci n'a pas été
impliquée dans les décisions ou qu'elle a été ignorée. Des installations pourtant qualifiées de standard
n'ont ainsi pas été
réalisées. Les commissaires
ont noté que la direction du complexe
avait failli dans l’exercice de ses responsabilités.
Construction trop précipitée
Dans leur rapport, les commissions constatent fondamentalement que la rénovation de la halle a été lancée sans vision
claire de son utilisation future et sans vision réaliste de l’état
du marché de la construction. Le rapport
contient 12 recommandations concrètes à l'attention du Conseil d'Etat bâlois. Celles-ci concernent notamment
les améliorations nécessaires en matière d'aération et de charge au plafond.
Si nécessaire, l’expertise estime que des mesures doivent être prises pour renforcer les compétences du canton dans le domaine de la gestion de la construction. En outre, les commissions attendent d'être régulièrement informées à l'avenir du déroulement des projets de construction de grande envergure. En outre, les usagers doivent être davantage impliqués dans les processus des futurs projets dès le début de la planification, conclut-elle.