La détection des sites alpins les plus adaptés au photovoltaïque passe à l’ère du drone
La connaissance de la quantité de neige se révèle très utile aux concepteurs d'installations photovoltaïques dans les régions de montagne. Ceux-ci évitent ainsi les erreurs de planification qui entraînent des dommages aux modules et à l'infrastructure. Les experts de L’Institut suisse pour l’étude de la neige et des avalanches (SLF) ont utilisé des drones pour collecter ces données détaillées au col de la Bernina, dans les Grisons.
Crédit image: Yves Bühler / SLF
Les drones servent à mieux établir l'opportunité de la construction de nouveaux parcs solaires.
Les drones sont habituellement utilisés pour mesurer la hauteur de neige dans les Alpes. Fin janvier, au col de la Bernina (GR), un aéronef orange a été utilisé par le service de télédétection alpine de l’Institut suisse pour l’étude de la neige et des avalanches (SFL) dans une tout autre dimension. Les vols organisés pour le compte d'une entreprise de planification d'installations photovoltaïques ont été destinés à évaluer la faisabilité de la construction d’un parc solaire sur place. A cette fin, il a été nécessaire de prendre en compte les conditions hivernales du site, pour éviter que les futures installations aient à en pâtir au printemps.
Crédit image: SLF
Hauteurs de neige au col de la Bernina à la mi-mars : les zones en bleu foncé montrent beaucoup de neige et ne se prêtent pas aux installations photovoltaïques. En noir, en bas de l'image, la route du col dégagée, la bande bleue à côté est le mur de neige que les engins de déneigement ont soulevé.
Les résultats des vols sont transmis directement aux auteurs des projets ou au responsable du groupe de recherche sur les mesures de protection du SLF. Celui-ci les utilise pour des expertises qui permettent aux concepteurs d’un futur parc solaire de savoir si des mesures particulières sont nécessaires. « Avant, nous n'avions que des données approximatives représentées sur des cartes représentant la hauteur moyenne de neige sur l'ensemble de la Suisse, explique Yves Bühler, chercheur au SLF. Dans la pratique, une cuvette relativement petite peut déjà provoquer de grandes hauteurs de neige locales. C'est pourquoi les vols topographiques fournissent des informations importantes ».
La hauteur de la neige joue en effet un rôle prépondérant dans l’exploitation d’installations photovoltaïques. Le vent, la formation de congères peuvent endommager les modules et réduire la production d’électricité. En plus des dommages que des conditions météorologiques peuvent causer aux panneaux.
Crédit image: SLF
Hauteurs de neige au col de la Bernina à la mi-mars : la surface en haut à gauche pourrait convenir à des installations photovoltaïques. Plus à droite, la situation est défavorable en raison d'un trop grande quantité de neige.
Le SLF recommande de tenir de ces paramètres climatiques lors de la planification de la hauteur de l'infrastructure. Il est pourtant difficile d'estimer en détail l'effet de la construction sur la hauteur de neige. Sur un bâtiment industriel, une installation solaire augmente la charge de neige jusqu'à 25 % et sur la surface libre, il devrait y avoir environ 20 % de neige en plus.
Les données collectées à la Bernina ont été le fruit de plusieurs vols de drone. Cela notamment à cause de chutes de neige intermittentes, et parfois abondantes sur le versant sud du col.