Geopolis: du gros œuvre aux façades
Le chantier du futur bâtiment destiné aux sciences sociales et politiques, ainsi qu’aux géosciences et sciences de l’environnement, qui regroupera les facultés actuellement dispersées sur plusieurs sites, sera consacré ces prochains mois à la pose des façades puis aux techniques du bâtiment pour une ouverture prévue pour la rentrée universitaire 2012.
Par Emilie Veillon
En perpétuelle croissance démographique depuis une vingtaine d’années, avec 70% d’effectif d’étudiants en plus, l’Université de Lausanne est appelée à évoluer. Les facultés de géosciences ainsi que les sciences sociales et politiques logées dans le bâtiment de l’Anthropole, n’ont cessé d’optimiser leurs locaux pour accueillir les nouveaux étudiants et chercheurs. Désormais dispersées sur le campus et ayant atteint leur capacité maximale, une extension d’envergure de ces dernières devenait nécessaire pour réunir leurs laboratoires et leurs instituts dans un bâtiment adapté. Dans cette perspective, l’Etat de Vaud a acheté le bâtiment de l’usine de meubles Leu désaffectée en 2004.
Desservi par le TSOL, le site situé au nord, de l’autre côté de la colline de la Mouline, en bordure de l’autoroute, est relativement éloigné du reste du campus. L’enjeu du projet développé dans le cadre du concours en entreprise totale en 2008, dont les lauréats étaient l’entreprise totale baumag associée au bureau d’architectes lausannois Itten+Brechbühl SA, était d’inventer un nouveau quartier qui ait une identité propre, tout en reliant ce dernier avec le reste du campus via des chemins pédestres et un passage sous la ligne de métro du TSOL. Pour réunir les éléments du futur quartier, à savoir le nouveau bâtiment, les complexes actuels des archives cantonales et de l’Institut de Hautes Etudes en Administration Publique, la Ferme de la Mouline, et l’Institut des hautes études en administration publique, les concepteurs ont imaginé une place publique qui descend en pente douce jusqu’à l’arrêt du TSOL. Cette dernière sera protégée des nuisances sonores du trafic autoroutier puisqu’elle se situe au sud du nouveau bâtiment qui est disposé de manière parallèle entre les deux.
Prévu pour la rentrée universitaire 2012, le bâtiment «Géopolis» accueillera environ 2000 personnes gravitant autour de la Faculté des sciences sociales et politiques SSP ainsi que la Faculté des géosciences et de l’environnement GSE.
Bâtiment emblématique
L’architecture du nouveau bâtiment Minergie ECO a été pensée en dialogue avec certains éléments caractéristiques de l’ancienne usine. «Les qualités spatiales de la fabrique, telle sa volumétrie et son efficacité fonctionnelle, ont été transcrites dans le nouveau projet. L’éclairage par la lumière naturelle, qui se faisait dans l’usine par les toits à redents, constitue un motif important qui parcourt tout le projet», explique l’architecte Robin Kirschke.
A l’intérieur, la structure est ainsi marquée par quatre vastes atriums, dans la longueur, qui font office de lieux d’échange et de communication baignant dans la lumière. Tout autour s’articulent des salles d’enseignement et de réunion, des laboratoires, des bureaux, une bibliothèque et un restaurant. «Plug-in d’une nouvelle fonction sur les traces d’une ancienne structure, le bâtiment Géopolis, pourrait être une archi–écriture, dont l’arkhé, l’origine déconstruite, est transcendée dans ce nouveau bâtiment. Nouvelle manufacture du savoir, le bâtiment fonctionne comme une machine efficace dans laquelle viennent s’installer des paramètres d’ordre domestiques, (organisation spatiale, lumière, vues, aménagement, matériaux) propres à l’étude», détaille l’architecte dans un document de présentation. Dans le projet initial des architectes, le bâtiment se développait à partir de l’usine existante pour conserver son âme industrielle, en élargissant le volume d’origine et le rehaussant de deux étages. «Lorsque les travaux de démolition ont démarré en 2009 est qu’il ne restait plus que moins de 10% du bâtiment, le maître de l’ouvrage a décidé de le démolir entièrement pour des questions de rationalité. Un bâtiment neuf permettant d’être beaucoup plus modulaire dans l’utilisation», explique Christophe Perraudin, directeur suisse romande de baumag qui pilote le projet en tant qu’entreprise totale. Le gros œuvre se terminant à la fin du mois de mars, les prochains mois seront consacrés à la pose des façades, d’abord sur la face ouest. En parallèle, l’étanchéité toiture et les techniques du bâtiment dans les sous-sol seront mises en oeuvre. «La logistique de ce projet d’envergure est complexe. Nous allons réunir près de 250 personnes sur le chantier ces prochains mois. L’accès et le stockage est aussi restreint que dans une configuration urbaine en raison de la proximité de l’autoroute et de la route communale», conclut le directeur des travaux.
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INTERVENANTS
Gros oeuvre-maçonnerie
Consortium AWD-Geopolis, Lausanne
Ingénieur géotechnicien
Karakas & Français SA, Lausanne
Travaux spéciaux
Marti techniques de fondation SA, Moosseedorf
Façades
Sottas SA, Bulle
Ingénieur structure
Daniel Willi SA, Montreux