Genève repart au combat contre les déchets radioactifs du Bugey
La Ville et le canton de Genève repartent dans leur combat antinucléaire. Ils ont déposé un nouveau recours contre la mise en exploitation des installations de conditionnement et d’entreposage des déchets radioactifs de la centrale du Bugey, dans l’Ain, en France voisine. Les recourants, suisses et français, craignent une atteinte majeure à l’environnement.
Fidèle à ses options d’abandonner le plus tôt possible l’énergie de provenance nucléaire, le canton de Genève continue d’accompagner les opposants au projet d’exploitation des déchets radioactifs du Bugey, dans l’Ain, en France. La Ville et le canton viennent ainsi de déposer un nouveau recours en ce sens. Cette nouvelle opposition en justice fait suite à une demande d’instruction judiciaire formulée en 2019 à Paris et à une plainte contre X déposée en 2016.
Un parc français en mauvais état
Les Genevois, tout comme divers milieux français d’opposition au nucléaire, ne veulent pas de cette installation de conditionnement et d’entreposage de déchets activés (Iceda). Depuis leur contestation de la centrale de Creys-Malville, la ville et le canton veillent particulièrement sur ce qui se passe dans l’Hexagone en matière de politique nucléaire. Le parc français de première génération est en effet en très mauvais état, et son remplacement en marche.
Feu vert accordé en juillet
Ce qui pose le problème de l’entreposage des matériaux radioactifs. Le projet du Bugey vise à traiter les déchets des centrales de première génération et de Creys-Malville. Il concerne aussi ceux provenant de la maintenance des centrales nucléaires à eau pressurisée. Le groupe EDF est chargé de l’exploitation de l’Iceda, par autorisation de l’autorité de sureté nucléaire française accordée en juillet dernier. Ce qui a fait réagir Genève, ville et canton unis, pour réaffirmer leurs craintes d’atteinte majeure à l’environnement et à la sécurité de leur population.
Iceda doit accueillir au Bugey des déchets radioactifs, principalement métalliques, et provenant des chantiers de démantèlement de neuf réacteurs arrêtés. Les matériaux radioactifs seront mis dans un «colis» de t béton dans lequel on coule du ciment. EDF assure que ce dépôt aura une durée de vie de 50 ans. Toutefois, Iceda n’est qu’un projet provisoire, en attendant que la République française fixe un cadre légal et technique pour l’entreposage des déchets radioactifs.
Démantèlement partiel depuis 1994
La centrale nucléaire du Bugey est implantée à 75km au sud-ouest de Genève. Elle occupe une surface de 100 hectares sur la rive droite du Rhône. Sa production représente environ 40% de la consommation électrique de l’ancienne Région Rhône-Alpes. Elle est en voie de démantèlement partiel depuis 1994.