La mangrove et les bétons réunis dans une digue de protection marine
Les travaux de renforcement d’une digue de protection à Majorque montrent que le béton et la biologie marine peuvent faire bon ménage. Une entreprise israélienne a imaginé d’ajouter un adjuvant spécial à ses éléments de construction, pour favoriser le développement des écosystèmes marins.
Crédit image: ECOncrete
A Cala Ratjada, cette digue de protection est équipée d’éléments d’un béton propice au développement de la biodiversité.
Le bétonnage des côtes ne nuit pas forcément à la biodiversité. Le renforcement d’une digue d’un port de Majorque est en train d’en apporter la preuve, grâce à une technique et de nouveaux matériaux développés par une entreprise israélienne. Les parpaings de béton posés sur la protection seront en effet colonisés par de la végétation marine grâce à l’ajout d’un adjuvant.
Les autorités catalanes de Cala Ratjada l’ont voulu. La nouvelle digue actuellement en construction pour protéger leur port et leur littoral des caprices de la Méditerranée est donc formée d’éléments de béton armé particulièrement favorables au développement d’une couche végétalisée protectrice. L’entreprise israélienne instigatrice de ces techniques a simplement voulu produire un béton moins nocif à la biologie marine. Et cette technique est en train de se développer dans le monde entier.
Crédit image: ECOncrete
Les éléments de construction produits par l’entreprise israélienne ECOncrete sont vite recouverts de coquillages ou de végétation marine une fois immergés.
A Cala Ratjada, l’entreprise responsable des travaux a utilisé 215 unités de blindage monocouche de 6 mᶟ et 50 éléments de béton de 12,5 mᶟ produits avec son adjuvant spécial. Les parpaings ont été coulés dans des moules revêtus de texture de mangrove. Ce béton biologique recouvert de coquillages permet à plusieurs écosystèmes marins de s’épanouir, tout en renforçant sa structure. Deux mondes a priori peu comptables se rapprochent pour contribuer à la promotion de la biodiversité.
Des éléments de
formes diverses
La technique recourt aussi à plusieurs agents de texture pour stimuler le développement
de la faune et la flore marine sur ce béton. L’entreprise israélienne ECOncrete
fabrique aussi des éléments de construction de diverses formes – brise-lames,
enrochements, etc. - pour favoriser les processus naturels. Une étude relève
que le procédé réduit la diffusion des chlorures et le taux de carbonation du
béton.
L’adjuvant utilisé à Majorque ouvre des perspectives économiques immenses. Près de sept infrastructures marines sur dix sont faites de béton nocif pour l’environnement. Les techniques employées sur différents points du littoral marin offrent ainsi une autre forme de compensation écologique.