Chaud et froid sur les centrales solaires flottantes sur les lacs alpins
Le développement du solaire sur les lacs alpins de retenue demeure possible en Suisse, même s’il est encore soumis à de fortes contraintes techniques et des coûts de revient élevés. L’Office fédéral de l’énergie recommande donc une stricte pesée d’intérêt avant de se lancer dans ce type d’investissement.
Crédit image: Romande Energie
Le lac des Toules, au-dessus de Bourg-Saint-Pierre (VS) est actuellement la seule retenue d’eau à accueillir des panneaux solaires à sa surface.
La création de centrales photovoltaïques flottantes sur les lacs des barrages alpins ne fait pas encore l’objet d’un appui sans conditions de l’Office fédéral de l’énergie. Les experts fédéraux pointent les risques d’éboulements, toujours plus élevés qui pourraient les endommager, et la difficulté de les concilier avec l’exploitation hydroélectrique. Néanmoins, la Confédération n’exclut pas le développement de ce genre d’installations à l’avenir.
Actuellement, seul le lac des Toules, au-dessus de Bourg-Saint-Pierre fait flotter des panneaux solaires sa surface. Divers fournisseurs énergétiques ont aussi tendance à équiper les barrages, comme dans le cas de celui de l’Hongrin, dans les Alpes vaudoises, ou sur cinq autres retenues en Suisse alémanique. Le développement du photovoltaïque sur des plans d’eau reste encore confidentiel dans le monde.
Un fort potentiel
énergétique
Toutefois, la Confédération est sensible au potentiel énergétique de telles
installations. Même si faire flotter des panneaux sur des lacs de retenue reste
exposé à des risques naturels et aux fluctuations du niveau de l’eau, variable
en fonction de l’exploitation hydroélectrique. Les experts fédéraux évaluent à
644 GWh le potentiel énergétique des sept installations de ce genre actuellement
opérationnelles en Suisse. Ils soulignent qu’elles ont un impact environnemental
limité, A contrario, les contraintes techniques liées aux conditions hivernales
et aux prescriptions de sécurité en vigueur pour les barrages freinent ce développement.
Le coût de revient plus élevé de l’électricité ainsi produite vient enfin ajouter
une couche à ce scepticisme.
La Confédération considèrera dès l’année prochaine ces installations solaires flottantes comme étant d’intérêt national. La nouvelle loi sur l’énergie créera aussi une prime de marché flottante pour les installations sans consommation propre qui présentent une puissance d’au moins 150 kilowatts. La création de ces centrales sur l’eau des lacs alpins est jugée préférable que les plans d’eau de plaine beaucoup trop fréquentés. Les développeurs sont donc invités à faire une pesée d’intérêts entre avantages et inconvénients – encore nombreux – avant de se lancer.