A Colmar, le célèbre retable d'Issenheim livre de nouveaux secrets
Le magnifique polyptyque se trouve au musée Unterlinden de Colmar, en Alsace. Il en est même la pièce maîtresse. Exposé dans une ancienne église, aménagée pour le mettre particulièrement en valeur, il a été restauré et nettoyé, livrant ainsi de nouveaux détails.
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Pendant la restauration, des détails en rapport avec les couleurs, qui étaient jusqu'alors cachés sont apparus.
Après plusieurs années de restauration, le retable d'Issenheim, l'une des œuvres les plus importantes de l'histoire de l'art sacré, brille d'un nouvel éclat au musée Unterlinden de Colmar, en Alsace. Au cours des quatre dernières années, l'œuvre, réalisée entre 1512 et 1516, a été nettoyée, analysée et étudiée à l'aide de techniques modernes.
Lors de cette restauration, des détails qui étaient jusqu'alors cachés sont apparus. Il s'agit notamment des couleurs originales des sculptures, repeintes au XVIIIᵉ siècle, ainsi que des nuances dans la couche picturale des panneaux. L'horreur de la scène de la crucifixion, par exemple, n'est plus enveloppée d'une nuit noire comme du charbon, mais d'un ciel bleu nuit avec des nuages gris et noirs.
Une lueur dans
la nuit
Pour Pantxika De Paepe, la directrice du musée, cela permet une nouvelle
interprétation. C'est comme une lueur d'espoir dans la nuit la plus sombre,
dit-elle. Une interprétation qui correspond à l'histoire de l'autel. Car c'est
surtout devant l'autel de l'ancien monastère que l'on amenait, dans l'espoir
d'une guérison, les personnes qui souffraient du feu de saint Antoine, une
intoxication à l'ergot de seigle qui peut entraîner la mort des tissus. Il
s'agissait de l'une des épidémies les plus redoutées du Moyen Âge.
L'autel se compose de onze parties picturales et d'une châsse centrale remplie de sculptures. Les panneaux picturaux sont de Matthias Grünewald, les sculptures en bois de Nicolas de Hagenau.