Zermatt fait le forcing pour une centrale solaire sur ses glaciers
Les habitants de Zermatt (VS) ont voté à 77 % en faveur de la construction d’un parc solaire en altitude, capable de fournir de l’électricité à 4300 foyers. Ce projet, soutenu par plusieurs partenaires, prévoit d’utiliser l’hydrogène pour stocker l’excédent d’énergie estivale et alimenter les dameuses en hiver.
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L'installation solaire « Gletschersolar Matterhorn » est prévue sur cinq sites de rochers et d'éboulis.
En Valais, les grandes installations solaires alpines connaissent des fortunes diverses dans les urnes, malgré l’urgence du programme de la Confédération Solarexpress. La population de Zermatt a toutefois accordé sa bénédiction au projet Gletschersolar Matterhorn, qui prévoit la construction d'une installation de haute altitude non loin de la station de Trockener Steg. Un tour de force car elle avait été mise au parfum un mois plus tôt seulement.
De
l'électricité pour plus de 4000 foyers
Le parc solaire doit voir le jour sur le terrain entourant le lac de Théodule, dans
un paysage de rochers et d'éboulis. Des modules solaires d'une surface totale
d'environ 20 ha devraient produire chaque année quelque 17 GWh d'énergie, ce
qui permettrait de couvrir les besoins en électricité de 3000 à 4300 ménages. Le
plan prévoit une surface utile de cinq champs solaires et un espace de réserve.
Situé à plus de 2900 m d'altitude, le terrain se prête particulièrement bien à la production d'électricité solaire pendant les mois d'hiver, lorsque la demande en électricité est élevée. Selon les experts de la Haute école spécialisée bernoise, les installations solaires alpines produisent en hiver environ quatre à cinq fois plus d'électricité que celles situées en plaine. Et sur l'année, les modules solaires dans les Alpes fournissent environ une fois et demie plus d'énergie qu'un module comparable en plaine.
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La zone d’implantation de la centrale n'est pas visible depuis Zermatt.
L'un des problèmes des installations solaires en haute montagne est souvent leur aménagement. Ce n’est pourtant pas le cas à Zermatt. La zone située au-dessus de la station est déjà desservie par une ligne moyenne tension, qui est également utilisée pour l'exploitation des installations d'enneigement. Le haut plateau avec son lac n'est toutefois pas visible depuis la station.
« Calendrier sportif,
mais réalisable »
Une solution de stockage de l'électricité est également envisagée: l'hydrogène
servirait d'accumulateur naturel d'énergie pour le surplus d'électricité
estivale. L'hydrogène produit localement pourrait alors alimenter des dameuses
à l'avenir. Il serait également possible de réinjecter l'hydrogène en hiver. En
raison des conditions cadres favorables, les parties concernées estiment que le
projet est techniquement réalisable.
Le projet est soutenu par les compagnies Zermatt Bergbahnen AG et Elektrizitätswerk Zermatt AG ainsi que par la commune en sa qualité de propriétaire du terrain. Le groupe électrique Axpo a également pu être convaincu de participer au projet en tant que partenaire. Interrogée par le « Walliser Bote », la présidente de la commune de Zermatt, Romy Biner-Hauser, s'est montrée satisfaite du « oui » clair et net de la population de Zermatt. Le calendrier fixé par le Solarexpress est certes « sportif », mais la station a bon espoir de pouvoir tenir les délais impartis. La prochaine étape du projet vise l’octroi d’un permis de construire.
Selon la loi sur l'énergie, un permis de construire définitif est une condition préalable pour pouvoir déposer une demande de rétribution unique. Le montant maximal de la rétribution unique est donc de 60% des coûts d'investissement imputables. Pour pouvoir bénéficier de la subvention, au moins dix pour cent de la production attendue de l'ensemble de l'installation prévue ou 10 GWh doivent être injectés dans le réseau d'ici fin 2025. Le délai pour la mise en service complète des installations court jusqu'à fin 2030. (Stefan Schmid)
