Yverdon interdit toute nouvelle construction entre sa gare et le lac
Soucieuse de préserver son patrimoine archéologique inscrit à l’Unesco, la ville d’Yverdon-les-Bains repense totalement son développement urbain. La zone entre la gare et le lac est donc déclarée en partie inconstructible. La création de nouveaux logements devra s’accommoder de nouveaux sites.
Crédit image: Perspectives, Archigraphie.ch
La valeur archéologique de l’extrémité ouest du lac va priver cette zone de 800 nouveaux appartements.
Découvrir des vestiges du passé lors de la construction de bâtiments n’est jamais anodin. La ville d’Yverdon-les-Bains (VD) est donc forcée à stopper toute velléité d’expansion dans la zone comprise entre la gare et les rives du lac de Neuchâtel. Soit le long de l’avenue des Sports jusqu’à la baie de Clendy. La richesse palafittique du sous-sol est telle que l’ensemble de la surface fait partie d’un site protégé par l’Unesco.
Crédit image: Etat de Vaud, Archéologie cantonale
Cette hache préhistorique fait partie des nombreuses richesses archéologiques découvertes en ville.
La Municipalité nourrissait pourtant de grandes ambitions à cet endroit. Il s’agissait d’y attirer plus de 1200 habitants supplémentaires par la construction de logements. Divers équipements sportifs et des bâtiments industriels y étaient aussi prévus. Avec l’implication de l’Office fédéral de la culture et du canton de Vaud, elle a dû se tourner vers d’autres sites pour s’étendre.
Une école quand
même
Il faudra donc construire ailleurs. La Ville entend scinder son expansion en
deux plans distincts. Tout d’abord, elle prévoit cette année de construire 460 premiers
logements et une école primaire pour concrétiser la planification de la zone située
entre la gare et le lac, sans toucher aux vestiges. Ensuite, elle entend axer
ses efforts sur la planification de son essor industriel sur les parcelles
situées à l’ouest du Buron.
Restent donc 800 logements à construire pour compenser la perte du contenu du plan localisé Gare Lac. Il faudra les répartir en divers endroits de la ville, indique encore la Municipalité dans un communiqué. Dans la zone protégée par ses sites palafittiques, il sera cependant possible de transformer ou de rénover les bâtiments existants. Les projets devront cependant être soumis à l’archéologue cantonal vaudois. La ville entend enfin valoriser son patrimoine archéologique in situ et dans le cadre de son musée.