Micarna met à l’enquête son nouvel atelier végétalisé de traitement de la volaille
Très vivement contesté par les défenseurs de l’environnement, le projet de nouvel atelier pour le traitement de la volaille de Saint-Aubin (FR) est à l’enquête publique. La société Micarna réplique à ses détracteurs en mettant en avant un bâtiment recouvert d’une toiture entièrement végétalisée, propice à la biodiversité.
Crédit image: Micarna
Pour les opposants au projet, la végétalisation du toit de ce bâtiment ne suffira pas à préserver un environnement riche d’oiseaux.
Les enjeux sont énormes pour le canton de Fribourg et sa promotion économique. La construction d’un nouvel Atelier de traitement de la volaille (ATV) sur le campus agro-alimentaire AgriCo de Saint-Aubin est à l’enquête dans un atmosphère électrique. Les défenseurs de l’environnement contestent le projet de la société Micarna, filiale de la Migros. Celle-ci réplique par sa nécessité de trouver un autre site que celui de Courtepin, en fin de vie, et par le développement d’une construction voulue exemplaire dans le domaine de l’intégration paysagère.
Crédit image: Micarna SA
Le futur bâtiment fera basculer le développement du campus agroalimentaire du canton de Fribourg dans une autre dimension.
Il sera certainement difficile de concilier les avis. Greenpeace a demandé en vain au canton de Fribourg d’avoir accès aux documents du projet. L’ONG a même porté l’affaire en justice. La mise à l’enquête va cependant lui permettre d’aller consulter le dossier. Plusieurs oppositions sont déjà déposées.
Sur la volaille
traitée, une prairie
La nouvelle construction prendra place sur une surface de 9,5 ha acquise
par Micarna sur le périmètre du futur campus. Il s’agira d’un bâtiment de 260
m de long et de 150 de large, pour une hauteur de 19 m. Il se distinguera
surtout par son intégration dans le paysage et sa toiture entièrement recouverte
en prairie et en couche d’herbe. Micarna promet de planter des arbres et des arbustes
indigènes et de bannir tout pesticide pour l’entretien de sa parcelle. Le
nouvel atelier sera relié à une station d’épuration industrielle construite sur
place par le canton. Enfin, le trafic poids lourds, indispensable pour l’exploitation
de ce complexe, sera réglementé de manière à ne pas trop perturber le
voisinage.
La contestation de Greenpeace touche aussi la préservation de la faune, et en particulier des nombreuses espèces d’oiseaux de la Broye et de la réserve de la Grande Cariçaie toute proche. Mais Micarna réfute ces arguments en se reposant sur d’autres sites de traitement de la volaille qu’elle a réalisés en Suisse. La société rappelle que son projet de Saint-Aubin va favoriser la biodiversité et l’habitat de nombreuses espèces d’animaux et d’oiseaux.
La mise à l’enquête dure 30 jours. Le canton de Fribourg veut pouvoir se reposer sur Micarna pour développer AgriCo. Avec notamment divers aménagements prévus pour les réseaux d’eau portable et d’épuration.