Une nouvelle digue prévue pour sécuriser la zone industrielle d'Aigle
Dans le cadre des travaux de la troisième correction du Rhône sur le territoire vaudois, la construction d'une nouvelle digue est mise à l'enquête publique. En cas de crue des eaux, le rempart actuel aménagé près d’Aigle risque de se fissurer.
Crédit image: Alexey M., CC_BY-AS_4.0
Le Chablais vaudois, et en particulier la zone industrielle d'Aigle, est aussi menacé par les crues du Rhône.
Faisant partie de la troisième étape de la correction du Rhône, la construction d’une nouvelle digue sur le territoire des communes d’Ollon et de Bex dans le secteur des Grandes Iles est désormais à l’enquête publique. En parallèle au volet sécuritaire prioritaire, le chantier prévoit des aménagements en faveur de la biodiversité et de la mobilité douce.
Dans la forêt des Grandes Iles, entre l’embouchure de la Gryonne et le pont de la Moutonnerie près de Saint-Triphon, la digue actuelle présente un risque avéré de rupture en cas de crue du fleuve. Ce qui entraînerait l’inondation de la zone industrielle d’Aigle ainsi que d’importants dégâts matériels évalués à plusieurs centaines de millions de francs. La fragilité de cette infrastructure ainsi que la multiplication des évènements météorologiques extrêmes rendent une intervention nécessaire. De ce fait, la construction d’une nouvelle digue d’une longueur de 1,5 km sur le pourtour du massif forestier des Grandes Iles ainsi que le renforcement de la digue actuelle en amont du secteur sont prévus entre 2023 et 2025.
Améliorer la
sécurité
Le nouveau dispositif garantira une double protection: en cas de rupture de la
digue actuelle, les eaux seront retenues par la nouvelle construction et la
forêt, en tant que zone inondable, participera à leur absorption. L’eau pourra,
dans un deuxième temps, retourner au Rhône grâce à l’abaissement du niveau
d’une partie de l’ancienne digue.
Biodiversité et
mobilité douce
La nouvelle digue, plus large, présentera une pente douce favorable à la
promotion de la biodiversité. Un réseau de mares et de milieux humides propices
au développement d’espèces animales et végétales menacées sera créé au pied de
la digue. La mobilité douce est également intégrée avec des itinéraires adaptés
aux randonneurs, cyclistes ou cavaliers, ponctués de haltes de découverte des
biotopes locaux.
Cette réalisation constitue la première étape de la correction du Rhône dans le Chablais, dont la mise à l’enquête publique est prévue pour 2023. Ce projet, mené conjointement avec le canton du Valais, vise le réaménagement complet du fleuve, entre Bex et Yvorne, d’ici 2040. Le lit du cours d’eau sera élargi et les digues se verront renforcées. Dans ce cadre, la digue actuelle des Grandes Iles sera à terme supprimée pour redonner une dynamique naturelle au fleuve, permettant à l’eau de divaguer librement dans la forêt et de recréer un lien avec les milieux riverains.