Un parc éolien basé sur la proximité entre les cantons de Berne et de Neuchâtel
La petite commune de Sonvilier (BE) est à nouveau au centre du développement de l’énergie éolienne sur les crêtes du Jura. Ses électeurs sont invités se prononcer sur un projet de parc à cheval entre deux cantons. Avec un pilotage unique, auxquels les agriculteurs sont étroitement associés.
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Le site est proche du domaine skiable des Bugnenets-Les Savagnières.
Dans le tumulte de la création de parcs éoliens sur les crêtes du Jura, le projet des Quatre-Bornes, entre le Jura bernois et le canton de Neuchâtel fait exception. Justement parce qu’il repasse en fin de semaine par une votation populaire, après avoir été refusé d’un cheveu il y a quatre ans. Les partisans des aérogénérateurs ont remis la compresse par voie d’initiative auprès de la commune de Sonvilier (BE). Le sort du parc est donc suspendu, partiellement du moins, au verdict des électeurs de ce petit village du Vallon de Saint-Imier, dans une zone où l’éolien a déjà droit de cité, avec les engins de Mont-Crosin-Mont Soleil.
Opposants aux
créneaux
Le projet est très vivement contesté par une association qui entend préserver
le site de l’Echelette et de La Joux-du-Plâne, vallon d’altitude situé entre les
deux cantons. Sept mâts sont prévus, dont trois en terre neuchâteloise. La zone
se situe à quelques kilomètres des éoliennes de Mont-Soleil, qui font désormais
partie du paysage et apportent une plus-value touristique à toute la vallée.
Un parc initié
localement
Le projet des Quatre-Bornes est unique en Suisse. Il tire son origine il y a
une douzaine d’années de la volonté de deux agriculteurs du Val-de-Ruz se doter
leur exploitation d’une éolienne chacun. Depuis, 23 exploitants agricoles et
deux communes se sont associés pour le mener à terme. Les habitants de la montagne
y voient la possibilité d’augmenter la qualité de leur approvisionnement énergétique
à moindre prix. La population pourra aussi parrainer un mât. Les organisations
de défense de l’environnement sont aussi de la partie. Le projet est piloté par la société Greenwatt,
filiale du Groupe E. La démarche n’est pas nouvelle dans le Jura bernois, puisque
les riverains du parc de Mont-Crosin-Mont-Soleil ont été associés depuis le
début de sa construction.
Le paysage fédère
en Suisse romande
Malgré cela, les défenseurs du paysage n’ont pas désarmé. Ils invoquent toujours
que la production d’énergie éolienne ne justifie pas la dégradation d’un environnement
naturel préservé. Dans tout le Jura, les mêmes arguments ont prévalu – en vain
pour Sainte-Croix – ou prévalent encore. Le Tribunal fédéral est toujours
assailli de recours. Dans le canton de Fribourg, des experts commencent aussi à
mettre en doute le développement de l’éolien tel que le conçoivent des sociétés
énergétiques comme Greenwatt ou Ennova.