Le futur crematorium d’Aigle repris par un groupe néerlandais
La construction d’un crematorium à Aigle (VD) est relancée par la reprise du projet par une société néerlandaise. Celle-ci promet de terminer rapidement le chantier interrompu il y a près d’un an. Cela malgré le scepticisme des entrepreneurs de pompes funèbres.
Le projet de crematorium à Aigle (VD) détonne. Justement parce qu’il est mené depuis deux ans par des privés, avec le soutien de la commune. Cela contraste en Suisse romande avec d’autres établissements équipés pour l’incinération des corps, qui se trouvent en mains publiques.
Coopérative dissoute
A l’arrêt depuis près d’un an, le chantier de construction de ce centre funéraire est relancé par le rachat du projet par une société néerlandaise spécialisée dans ce genre d’aménagement. Présent aux Pays-Bas et en Allemagne, le groupe De Facultatieve s’est profilé pour reprendre la construction des mains de la défunte société coopérative qui l’avait menée. En cause, un manque de financement, comme le confirme son instigateur dans «24 Heures».
A Lausanne et à Sion
Il s’agit d’offrir au Chablais un centre pour incinérer les cadavres et un bâtiment plus grand pour les cérémonies funéraires. Une fois les derniers honneurs rendus, les corps sont en effet acheminés soit à Lausanne soit à Sion pour y être incinérés.
Un manque entre Vevey et Martigny
Les tenants du projet mettent en avant la saturation des deux crématoires lausannois et sédunois pour justifier la construction à Aigle. Ils soulignent aussi que Vevey a fermé son propre centre d’incinération il y a de longues années déjà. Le bassin de population concerné – entre Vevey et Martigny- justifie le fait de se passer de trop longs déplacements.
Entrepreneurs sceptiques
Sondés l’an dernier, la plupart des entrepreneurs de pompes funèbres rétorquent que ce projet est surdimensionné. Sur les 4500 corps incinérés chaque année à Montoie, à Lausanne, 500 ne viennent pas de Lausanne. Et ni Montoie ni Sion ne sont actuellement saturés. Une estimation fait état de 500 incinérations par an pour le Chablais. Soit trois fois moins que le repreneur néerlandais du projet estime raisonnable pour s’implanter à Aigle.
Four déjà financé
La commune a mis à disposition un terrain à côté de son funérarium. Le coût du projet a été estimé à 3,6 millions de francs. Le groupe De Facultatieve veut terminer le chantier dans les deux mois qui viennent. Il a déjà financé un four. Outre les installations d’incinération, le projet prévoit une salle de cérémonie, six cryptes funéraires, une chambre froide et un espace d’accueil. Le tout en mains privées, ce qui ne manque pas d’interpeller les professionnels de la branche peu enclins de voir les prix d’incinération prendre l’ascenseur.