Un gigantesque puzzle de bois pour recouvrir Notre-Dame de Paris
Notre-Dame de Paris retrouvera son aspect extérieur d’avant l’incendie de 2019 dans un peu plus d’une année. Le chantier de remontage de la charpente de chêne et des couvertures en plomb a débuté. Ce gigantesque puzzle de bois rassemble ses pièces.
Crédit image: Patrick Zachmann, Fondation Notre-Dame de Paris
Les premiers éléments de charpente supportant la future flèche modernisée de Viollet-le-Duc sont en train de prendre de la hauteur.
Presque quatre ans après l’incendie qui ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris, le chantier de reconstruction de la charpente et de la fléche de Viollet-Leduc démarre enfin ce printemps. En fait, plus que rendre à l’édifice son aspect extérieur à l’identique, il s’agit aussi de reconstituer deux grands combles, l’un datant de 1860 et surplombant le transept, et l’autre au-dessus de la nef et du chœur construits au XIIIᵉ siècle.
L’échafaudage installé à la croisée du transept avait déjà atteint 26 m de hauteur à la fin du mois d’octobre de l'année dernière. Il culminera à la fin du deuxième trimestre 2023 à 100 m et pèsera 600 tonnes. Il pourra ainsi accueillir la nouvelle flèche, reproduite à l’identique de celle de Viollet-Leduc. Une fois la charpente de la nouvelle flèche et la couverture achevées, l’échafaudage sera démonté, La voûte de la croisée du transept pourra alors être définitivement refermée l’année prochaine, à l’occasion des Jeux olympiques de Paris.
Les charpentiers ont installé quatre cintres de bois qui constituent l’ossature indispensable aux maçons-tailleurs de pierre pour rebâtir les arcs de la voûte de la croisée du transept. Placé au croisement des cintres, un anneau de bois termine la structure dans le but de supporter l’anneau de compression, également appelé oculus, qui constitue la clef de voûte de la croisée du transept.
Répétition
lorraine pour la flèche
L’assemblage de la future flèche de Notre-Dame de Paris a franchi une étape clé
avec une répétition générale du montage de son socle en Lorraine. La flèche,
qui mesurera 66 m comme son modèle du XIXᵉ siècle, est constituée de cinq
parties. Elle reposera sur un « tabouret», fabriqué dans du chêne
d’exception et pesant à lui seul 80 t. La nouvelle charpente utilisera du chêne
récolté et scié dans toutes la France et en Ajoie.
Les éléments du tabouret, préalablement montés à blanc à Briey (Meurthe-et-Moselle), ont été démontés et acheminés sur le chantier pour y prendre ces prochains mois leur place définitive, à 30 m de hauteur, aux quatre angles de la croisée du transept. Le « tabouret » devrait être remonté le 15 avril prochain, quatre ans jour pour jour après l’incendie.
Crédit image: Patrick Zachmann, Fondation Notre-Dame de Paris
Le socle de la future flèche sera terminé dans quelques jours.
Une loge de sculpteurs a été installée il y a quelques mois au pied de la façade Ouest de la cathédrale. Ainsi, au plus près de leurs modèles, guidés par le regard des architectes, ceux-ci y façonnent les éléments figuratifs destinés à remplacer ceux qui ont été trop abîmés par l’incendie.
Autres secrets
révélés
Lorsque les premières messes ont été dites à Notre-Dame de Paris en 1348, après
environ 80 ans de travaux, elle était considérée comme le plus haut bâtiment
jamais construit. Les techniques de construction de son époque sont encore
valables aujourd’hui.
L’incendie de 2019 a aussi révélé quelques nouveaux secrets. Les bâtisseurs de Notre-Dame ont ainsi utilisé des agrafes en fer pour maintenir les blocs de construction ensemble. Bien que de tels renforts aient souvent été utilisés dans les cathédrales plus récentes et les travaux de réparation, on ignorait jusqu'à présent le rôle joué par ces pièces métalliques.