Renens gèle un projet de construction de logements pendant cinq ans
Les autorités de Renens (VD) veulent une expansion progressive de leur bâti. Elles ont donc gelé un nouveau projet immobilier pendant cinq ans, pour permettre l’élaboration d’un plan de quartier plus adapté à la composition de sa population.
Crédit image: Ville de Renens
La zone réservée (délimitée en bleu) va attendre d'érigée en plan de quartier avant de se développer.
Déjà combattu par plusieurs référendums communaux, le développement immobilier de l’Ouest lausannois continue de collectionner les restrictions. La Ville de Renens s’y met, en déclarant en zone réservée le site des Pépinières Meylan, où de nombreux logements sont en projet. Mais les élus n’entendent pas sacrifier l’ADN de leur cité ouvrière sur l’autel du développement du bâti. Ils ont ainsi suivi leur Municipalité qui leur proposait d’attendre cinq ans au moins avant de trouver l’affectation idoine au site laissé libre par le déménagement programmé de l’entreprise de paysagisme qui l’occupe.
Pressions sur
la collectivité
Le gel de la création de logements à Renens pour la zone des Palettes illustre
les tiraillements entre les pressions des milieux immobiliers sur la collectivité
publique et la volonté de celle-ci de piloter l’expansion de son espace
construit. Les élus communaux l’ont souligné lors de leur dernière séance. La
Municipalité n’est pas opposée aux promoteurs, mais entend développer la ville
de manière contrôlée.
Une ville déjà
très dense
Renens sait ce que le terme de densification du bâti veut dire. Son syndic
recense en effet 7000 habitants par kilomètre carré. La construction y est très
dynamique depuis des années, principalement autour des axes ferroviaires qui la
traversent et leurs projets de nouvelles liaisons. Mais sa population reste
composée de ménages aux revenus souvent modestes. Donc peu désireuse de voir des
parcs immobiliers de luxe venir s’y implanter. La Municipalité veille, et cela
lui a donné le prétexte de geler le projet immobilier qui remplacera les pépinières.
Malgré la
pénurie
Les élus ont donc décidé d’attendre des jours meilleurs pour favoriser la
construction de logements dans cette zone de 45'000 m². Cela malgré la pénurie
ambiante. La parcelle est déjà en mains d’un seul propriétaire, qui est en contact
constant avec les autorités municipales. Il devra cependant attendre cinq ans
au moins, pour permettre à la Municipalité de présenter un plan de quartier
plus en phase avec ses intentions en matière d’expansion du bâti.