Projet d’abattoir régional très vivement combattu à Aubonne
Construire un abattoir, même aux dimensions modestes, n’est pas une sinécure. La Coopérative de l’abattoir régional de Rolle et environs (Carre) essuie une tempête d’oppositions à son projet de nouveau bâtiment à Aubonne. Le projet risque bien d’être examiné par le Tribunal cantonal.
Crédit image: AFRY SUISSE SA
Ce futur bâtiment est idéalement placé pour réduire le stress ressenti par le bétail conduit à l’abattoir, prétendent les responsables du projet.
Le prochain déménagement des abattoirs de Rolle à Aubonne (VD) ne fait pas que des heureux. La mise à l’enquête d’un nouveau bâtiment soulève plus de 200 oppositions, après avoir été la cible d’une pétition et d’une manifestation. Le président de la Coopérative de l’abattoir régional (Carre), pilote du projet, est visé par l’agressivité d’une partie de la population. Si le permis de construire est quand même délivré, les opposants promettent de saisir le Tribunal cantonal.
Antispécistes
mobilisés
La possible implantation d’un abattoir, même dans des conditions d’hygiène
irréprochables, n’est pas anodine à Aubonne, village dépourvu de ce genre de
bâtiment. Les adversaires du projet mettent en avant les nuisances olfactives,
sonores et visuelles, des atteintes à l’environnement et les risques
sanitaires. Sans compter la mouvance antispéciste, opposée depuis longtemps et
souvent avec agressivité au commerce des produits carnés.
La Carre persiste. Elle rappelle que son projet s’inscrit dans les principes du développement d’une activité d’élevage de proximité, tout en permettant aux agriculteurs de faire valoir leurs produits. Un abattoir de proximité permet de réduire le stress ressenti par le bétail, explique-t-elle. Il permet aussi de valoriser les métiers de boucherie, et notamment la viande labellisée Parc Jura vaudois.
Le
photovoltaïque pour la viande
Situé sur un terrain de 2405 m², le futur bâtiment aura une surface de
551 m². Sa toiture sera recouverte de 112 m² de panneaux photovoltaïques.
Le projet prévoit aussi des places de stationnement pour les voitures et les
vélos. La desserte se fera par une servitude traversant la parcelle à l’est, à
la limite de la caserne des pompiers.
La Coopérative entend disposer d’installations modernisées, à la pointe du respect des normes en vigueur. Sa construction permettra aussi de réduire l’impact environnemental du transport du bétail depuis les élevages des alentours. Sa future activité, qui sera portée à 350 t et 1200 unités d’abattage, ne concurrencera pas la grande distribution.