1700 m de tunnel à creuser en toute discrétion à Lausanne
Des travaux à 136 millions transforment la liaison Lausanne-Echallens-Bercher (LEB). Depuis quelques jours, pour creuser un tunnel, une haveuse surpuissante ronge la mollasse à un rythme effréné.
Un chemin de fer qui partage la chaussée avec les voitures et les piétons en pleine ville, c’est bientôt fini. Trop de risques, trop d’accidents, trop anachronique. Pour améliorer la sécurité, mais aussi la vitesse et la cadence, un tunnel double-voie doit être creusé. La clé de la réussite d’un tel chantier tient dans le puits d’accès installé au parc de la Brouette et à l’évacuation intelligente des déchets.
Machine énorme dans un trou de souris
En cette fin de mois de janvier, la haveuse Eickhoff ET 450, le modèle le plus puissant au monde, a emprunté cet étroit passage. Une formidable machine de 120 t, longue de 18 m, large de 3,4 m et haute de 4,55 m, a dû se glisser dans ce qui s’apparente à trou de souris. Pour y parvenir, la machine a dû être dépecée en quatre parties, puis assemblée minutieusement au fond sur le tracé du futur passage ferroviaire. C’est parti pour 14 mois d’excavation!
Défis à la pelle: logistique, sécuritaire et de planification
«La logistique est hyperimportante sur ce chantier, tient à souligner Gilles Lequertier, chef de projets chez Infra Tunnel SA. Tout se fait par le puits: le passage des 20 à 40 ouvriers journaliers et des machines, l’évacuation des 300 m3 quotidiens de roches, mais aussi tous les moyens liés à la sécurité et l’hygiène de travail. Et nous y avons apporté toute notre attention. En effet, la molasse contient beaucoup de quartz. Pour l’aspirer, nous avons installé trois gros dépoussiéreurs d’une quinzaine de mètres de long.»
Evacuation par le rail
En tout, 200 000 m3 de roche seront extraits. Pour éviter la pollution et l’encombrement liés à une évacuation des déchets par camion, il a été décidé d’utiliser le souterrain ferroviaire d’accès à l’usine d’incinération Tridel. La mollasse retirée lors du creusement est déchargée au niveau -25 m. Plus bas, à -42 m, elle est amenée par une bande transporteuse jusqu’aux trains CFF Cargo qui l’évacuent, chaque nuit, vers la gare de Sébeillon, puis jusqu’aux carrières de St-Triphon et d’Arvel.
Extraits de l’article à paraître dans Batimagce jeudi 31 janvier 2019