Neuchâtel illumine la nef de sa Collégiale après 18 ans de restauration
La Collégiale de Neuchâtel revit. Sa restauration s’achève après 18 ans de travaux et de planification, pour offrir une nef plus lumineuse. La Ville de Neuchâtel retrouve ainsi son monument emblématique, où la conservation du patrimoine est jalonnée de modernité.
Crédit image: Ville de Neuchâtel
La voûte étoilée de l’édifice a été nettoyée et restaurée au pinceau, faisant resurgir son éclat d’origine.
La conservation du patrimoine déchaîne les passions. C’est donc le chantier de toute une vie qui s’achève à Neuchâtel. La restauration de la Collégiale construite au XIIIᵉ siècle est terminée après 18 ans de préparation et de travaux. De quoi fêter, notamment pour l’Office cantonal neuchâtelois du patrimoine et son responsable Jacques Bujard, et la Ville, maîtresse d’œuvre, ainsi que les architectes, archéologues, restaurateurs d’art, entreprises de construction et artisans qui y ont œuvré.
Cela faisait 150 ans que le vénérable édifice n’avait pas subi de transformation aussi profonde. Le consortium d’architectes qui y a œuvré a tout de suite axé ses préoccupations sur un mariage entre le passé et l’avenir. Tout en voulant illuminer l’édifice, et notamment sa nef gothique dépouillée de ses ornements en octobre 1530, date du passage de la Principauté de Neuchâtel à la Réforme.
Lumière et
terrazzo
Le résultat est lumineux. Le nettoyage de la voûte étoilée et des murs a permis
de ressusciter les traces d’anciens pigments datant vraisemblablement du XVᵉ siècle. La lumière pénètre
généreusement dans la nef. Cet éclairage naturel est valorisé par un nouveau
plancher, fait d’un terrazzo foncé. Sous lequel a été aménagé un nouveau
chauffage commandé par une chaudière installée sous le cloître attenant.
Les deux orgues de la nef ont échangé leurs places. L’ancien, un modèle Walcker, se trouve désormais sur une nouvelle tribune construite à côté de la chaire. Le nouveau a été disposé à côté du monument des comtes de Neuchâtel, entièrement restauré. Les bancs ont été changés pour devenir plus confortables.
Crédit image: Philippe Chopard
L’Espace Saint-Guillaume, propice aux réceptions, allie modernité avec un ancien plafond restauré.
Les restaurateurs n’ont pas fait table rase du passé. Et notamment du carrelage posé par l’architecte Léo Châtelain dans les années 1870. Ce dernier est encore visible dans l’allée centrale de la nef et dans la zone du chœur. De même, toutes les boiseries de la nef ont été restaurées.
Les abords de la Collégiale de Neuchâtel n’ont pas été oubliés. Le cloître a été également nettoyé et sa cour pourvue d’une pelouse. La sacristie située à l’est a été complètement réaménagée. Une salle de réception, appelée Espace Saint-Guillaume, est désormais réservée aux mariages et aux vestiaires des musiciens engagés dans les nombreux concerts du lieu. Enfin la Ville a créé une passerelle extérieure longeant le nord du cloitre pur relié directement le chemin de ronde du château de Neuchâtel à l’esplanade de la Collégiale.
Les Neuchâtelois vont donc retrouver leur édifice emblématique à Pâques. Après des années de restauration, commencée sur l’enveloppe extérieure il y a 13 ans. Les travaux ont coûté 26 millions de francs.