Une technique de percement inhabituelle
C’est mardi 4 décembre, jour de la Sainte-Barbe, fête des mineurs, que le percement du tunnel des Evouettes a débuté. Le conseiller d’Etat Jacques Melly, le chef du Service cantonal de la mobilité Vincent Pellissier et le président de Port-Valais Pierre Zoppelletto, notamment, étaient présents sur le chantier. Un peu plus de deux ans après les premiers travaux préparatoires, il s’agit d’une étape majeure dans le projet global de contournement du village. L’occasion de faire le point sur ce chantier qui devrait permettre de soulager le trafic de transit et de renforcer la sécurité des usagers et des riverains.
Un mètre par jour
Aujourd’hui, 16 000 véhicules par jour traversent le village des Evouettes. Au premier semestre 2023 (date espérée pour l’inauguration), ce trafic transitera principalement via un tunnel d’une longueur de 657 mètres. «Cela correspond à la moitié des 1450 mètres que représentera l’ensemble de la route de contournement», précise Jean-Paul Charvoz, ingénieur au Service cantonal de la mobilité et maître d’ouvrage du chantier. «Avec un rythme d’au maximum un mètre par jour, il en faudra 720 pour atteindre l’autre bout.» Le budget du seul tunnel s’élève à 80 millions de francs (sur une enveloppe totale de 130 millions).
Technique d’injection à haute pression
Le tunnel traversant un terrain meuble, il ne pourra pas être percé à l’explosif ou au tunnelier, techniques réservées pour la roche. «On utilisera un procédé nommé le «jetting». Il consiste à injecter sous pression 43 colonnes de ciment de 12 mètres dans le sol meuble, tout le long de la voûte», détaille le maître d’ouvrage. «Ces colonnes soutiendront ainsi le sol, ce qui permettra l’excavation.» Après chaque mètre excavé, un cintre métallique sera fixé pour consolider la voûte. «Tous les 9 mètres, de nouvelles colonnes seront réinjectées et le processus se répétera jusqu’au terme. C’est la première fois que cette technique est utilisée en Valais sur une longueur aussi importante.»
Besoin d’eau
A l’entrée nord de la future route de contournement, outre les travaux préparatoires, un réservoir d’eau de 300 m3 a été construit. «Il nous permet de faire tampon en stockant durant la nuit l’eau de source dont nous avons besoin en grande quantité durant la journée», dixit Jean-Paul Charvoz. Une route d’accès à la carrière Bellossy a également vu le jour. «Il ne manque que les digues de protection contre les chutes de pierres pour qu’elle soit praticable. Elle permettra d’amener les matériaux excavés sans passer par la route cantonale.» Du côté du portail sud, les travaux préliminaires ont débuté (retrait des ceps de vignes et terrassements). La mobilité en Chablais, qui compte 100'000 habitants, devrait s’en trouver nettement améliorée dès 2023, date à laquelle la déviation s’ouvrira au trafic