Les stratèges parisiens épargnent la future mini autoroute de Haute-Savoie
La France maintient contre vents et marées son projet de nouvelle autoroute entre Thonon-les-Bains et Annemasse, en Haute-Savoie. Cela malgré les très vives critiques du canton de Genève et de la Confédération au nom du développement des transports publics. Paris a revu ses priorités routières de fond en comble.
Crédit image: Région Auvergne-Rhône-Alpes
Malgré ses 16 malheureux kilomètres, mais ce projet agite les esprits de part et d’autre de la frontière.
En dépit de très fortes oppositions locales et des réticences de la Confédération, le projet de liaison autoroutière entre Thonon-les-Bains et Annemasse, en Haute-Savoie, est rescapé des coupes opérées par le Ministère français des transports. Cela au détriment de futurs chantiers d’infrastructures plus ambitieux ou plus coûteux, comme la liaison rapide entre Lyon et Saint-Etienne qui a été enterrée. Selon Le Moniteur, le réexamen des investissements par le gouvernement français a épargné le projet de désenclaver le Chablais par le sud du Léman.
Projet abouti,
mais contesté
Cette future autoroute de 16 km de longueur est donc un projet abouti. Mais les
oppositions sont toujours plus nombreuses, au point de compliquer les relations
entre la Suisse et la France. Le Conseil d’Etat genevois, en particulier, ne
veut pas en entendre parler. Il précise depuis toujours qu’amener plus de voitures
aux portes de l’agglomération de Genève nuira au développement des transports
publics, en particulier le long de la colonne vertébrale du Léman Express.
Entre
environnement et économie
La France fait aussi feu de tout bois. Les nombreux opposants à l’extension des
routes invoquent toutes sortes de motifs, environnementaux pour la plupart. Les
partisans de ce futur bout d’autoroute répliquent en invoquant le développement
économique et la création d’itinéraires pour le trafic de transit.
Débat relancé
en Europe
La construction d’autoroutes a largement permis aux pays touchés par la crise
de 1929 de se relancer. Un siècle plus tard, les vents contraires soufflent. La
Wallonie, en Belgique, et le Pays de Galles ont gelé leurs projets. Par contre,
l’apport massif de fonds européens relance le débat en Allemagne, en Espagne et
en Italie.