Les soins psychiatriques ont besoin d’un hôpital rénové à Neuchâtel
Décrit comme un joyau patrimonial au bord du lac de Neuchâtel, l’hôpital psychiatrique de Préfargier, à Marin-Epagnier (NE), doit être rénové d’ici 2030. Entre d’autres variantes meilleur marché, le Grand Conseil souhaite faire étudier la construction d’un nouvel établissement de soins, pour un montant dépassant 100 millions de francs.
Crédit image: Philippe Chopard
Les locaux ne peuvent répondre aux exigences de soins psychiatriques de qualité, même si leur construction en 1848 est toujours qualifiée d’avant-gardiste.
La mise en œuvre d’une politique sanitaire cohérente et moderne oblige le canton de Neuchâtel à se pencher au chevet de son hôpital de Préfargier, construit au bord du lac à Marin-Epagnier il y a 170 ans. Le Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP) envisage de transformer les bâtiments en un nouvel hôpital, pour un montant de 100 millions de francs. Ses activités pourraient y être regroupées. Le Grand Conseil vient de lui accorder 3,6 millions pour financer les études nécessaires, ainsi qu’un cautionnement de 20 millions pour assurer son fonctionnement.
Crédit image: Philippe Chopard
Le complexe a été doté au fil du temps de plusieurs bâtiments plus modernes, mais cela ne suffit plus.
Le CNP ne cache pas que l’option d’un nouvel hôpital s’impose. Il comprendrait une centaine de lits, sur un site de Préfargier revalorisé. Cela permettrait d’y rapatrier les services de pédopsychiatrie de l’Hôpital neuchâtelois (RHNe), et d’y créer une nouvelle unité mixte somato-psychiatrique. Les locaux ambulatoires situés à La Chaux-de-Fonds seraient également agrandis et un nouveau site serait ouvert sur le Littoral.
Trois options
pour 2030
Le Conseil d’Etat neuchâtelois a cependant voulu choisir entre cette variante
et deux autres. Soit entre le nouvel hôpital psychiatrique, option défendue par
le CNP, ou un rapprochement avec le RHNe avec soit la refonte partielle de Préfargier,
soit l’abandon complet du site. Le gouvernement a pu obtenir du Grand Conseil
une étude de ces trois solutions.
Bâtiments
dégradés
Les bâtiments de Préfargier ne répondent plus aux exigences de la psychiatrie
actuelle. Une expertise ordonnée en 2021 a conclu à leur importante dégradation
et à l’obsolescence généralisée de leurs installations techniques, énergétiques
et de sécurité. Le manque de lumière naturelle dans les couloirs, la distribution
et la qualité des espaces et l’absence de sanitaires individuels dans les
chambres rendent le complexe totalement incompatible avec les exigences d’un
hôpital moderne. Ces éléments ont même été relayés par la commission nationale
de prévention de la torture.
L’architecture
soigne
Le coût d’une simple rénovation des locaux est estimé à 40 millions de francs.
Soit un montant qui dépasse la valeur immobilière de certaines bâtisses du complexe.
Mais cela ne répondra pas aux besoins cliniques actuels, indique le CNP. Le
nouvel hôpital tiendrait compte notamment de la création d’espaces d’interactions
entre patients et personnel soignant. L’architecture soigne aussi, et les constructeurs
de 1848 le savaient déjà. Une abondance de lumière naturelle permet notamment
de réduire la durée d’hospitalisation et d’accélérer la guérison des patients.
Un parc à conserver
Le CNP insiste aussi sur la beauté du parc arboré qui entoure son hôpital. Les
aménagements paysagers permettent aussi de l’intégrer dans son espace urbain.
Il est prévu d’ouvrir les bâtiments à des activités d’autres institutions partenaires
de l’Etat. La conservation du patrimoine de Préfargier pourra aussi être actrice
de son développement futur.
Les soignants
doivent être acteurs
Plusieurs députés ont cependant fait remarquer que la situation du personnel
soignant devait aussi être prise en compte dans les choix stratégiques futurs.
La pénurie de spécialistes agira aussi sur le développement des soins. Le CNP a
déjà parcouru beaucoup de chemin dans ce sens, depuis sa création il y a une quinzaine
d’années. Notamment en regroupant cinq institutions de cultures différentes. Mais,
a martelé le conseiller d’Etat Laurent Kurth, il ne s’agit plus de faire tout partout…