L’avenir des Grands-Prés de Montreux se décidera dans les urnes en juin
Les électeurs de Montreux (VD) scelleront l’avenir du projet immobilier des Grands-Prés dans les urnes le 18 juin prochain. L’initiative lancée pour sauver ce poumon vert a été rejetée par le Conseil communal. Les opposants veulent maintenir ce terrain en parc public. 232 logements y sont pourtant prévus.
Crédit image: BRÖNNIMANN & GOTTREUX ARCHITECTES / DR
Onze bâtiments devraient être construits sur ce terrain pour autant que la population le souhaite.
La Fondation Franz Weber nourrissait encore l’espoir d’emporter l’adhésion du Conseil communal de Montreux (VD) dans son combat pour sauver une parcelle de 25'000 m² de la construction de 232 logements. Elle devra défendre ses arguments dans les urnes en juin prochain. Par 73 voix contre 13 et 5 abstentions, les élus ont refusé l’initiative lancée pour sauver les Grands Prés.
Ce projet immobilier veut équiper l’un des derniers terrains encore constructibles de la commune de Montreux. Ce poumon vert, à proximité de l’autoroute A1, doit accueillir à terme onze immeubles d’habitation. Le projet s’est attiré les foudres d’un comité de riverains, relayé par Helvetia Nostra et Pro Natura Vaud. Les opposants craignent surtout que la châtaigneraie contiguë à la parcelle ne disparaisse sous l’appétit des promoteurs.
Récolte de
signatures mouvementée
La commune de Montreux a laissé le débat s’installer, même les échanges entre opposants
et promoteurs ont été parfois agressifs. Les responsables du projet ont même
tenté de faire échouer la récolte de signatures devant le Tribunal cantonal
vaudois. La Municipalité trouve aussi son intérêt à voir ce nouveau quartier se
construire. Elle a d’ailleurs recommandé avec succès le rejet du texte qui sera
soumis au vote.
Crédit image: Fondation Franz Weber
Les opposants au projet insistent sur la préservation du cadre naturel du terrain retenu par les promoteurs.
Les Grands-Prés de Montreux ont joué leur rôle dans la promotion du cadre de vie du Lavaux. Jean-Jacques Rousseau en a même fait un lieu de ressourcement au XVIIIᵉ siècle. C’est au nom de la biodiversité que l’association Sauver les Grands-Prés s’oppose à toute nouvelle construction sur ce terrain. Avec la Fondation Franz Weber, elle souhaite que le site conserve son affectation en parc public, pour le bien de la population. Elle s’oppose donc à un bétonnage excessif de l’endroit.
Garde-fous
communaux
L’exécutif montreusien réplique en rappelant que le projet et le plan d’affectation
de la zone concernée ont été au centre d’un concours international d’urbanisme
et d’une étude de faisabilité. Il a ainsi demandé aux promoteurs de respecter
la châtaigneraie, d’augmenter la densité du futur quartier et de construire onze
bâtiments au plus haut standard énergétique. Si les initiants obtiennent gain
de cause dans les urnes, il faudrait, précise-t-il, reprendre complétement le
plan d’affectation pour créer une zone d’utilité publique. Un échec du projet
aurait aussi un « impact négatif » sur le développement du projet d’agglomération
Rivelac, en gestation actuellement.
La Municipalité est donc tenue d’organiser une votation populaire. Si le projet obtient gain de cause, cela ne signifiera pas pour autant que les opposants auront perdu la partie. Il leur restera en effet les procédures ordinaires d’autorisation et leurs voies de recours.