Les électeurs zurichois auront leur mot à dire sur l’extension de leur aéroport
Soumis au corps électoral cantonal le 3 mars, l'élargissement des pistes de l’aéroport de Zurich est controversé. Les conservateurs le soutiennent, les écologistes et la gauche s’y opposent. Le Grand Conseil devra en outre se prononcer sur la possibilité d’imposer aux organisateurs de manifestations non autorisées le remboursement des dommages matériels causés.
Crédit image: Aéroport de Zurich
L'aéroport de Zurich désire prolonger les pistes 28 et 32, respectivement de 400 m et de 280 m.
Le plan d’agrandissement des pistes de l’aéroport de Zurich est perçu dans le canton comme le vote le plus important de l’année. Il provoque des remous avant le scrutin du 3 mars. Les opposants ont même demandé que le bulletin de vote ne soit pas distribué, précisant que leurs arguments avaient été modifiés et raccourcis par le Conseil d’Etat. Ce dernier a rejeté cette affirmation. Pour ce projet controversé, les partis de droite sont généralement favorables, tandis que les partis verts et de gauche s’y opposent.
Opinions contradictoires
L'allongement des pistes permettrait d'augmenter la marge de sécurité et
d'optimiser les processus d'exploitation de l'aéroport de Zurich, affirment les
partisans sous le slogan « Plus sûr, plus fiable et plus ponctuel ». Les
opposants critiquent le fait que l'allongement des pistes augmente les
capacités. Plus de mouvements d'avions entraîneraient plus de bruit et
d'émissions nocives pour le climat. L'aéroport très fréquenté et très bien
desservi est aujourd'hui suffisamment grand, estiment-ils.
Extension de deux pistes
La société Flughafen Zürich AG veut prolonger la piste 28 de 400 m vers l'ouest
et la piste 32 de 280 m vers le nord. Pour pouvoir déposer une procédure
d'approbation des plans, elle a également besoin de l'accord des représentants
du canton au sein du conseil d'administration. Le Conseil d'Etat soutient cette
demande. Après un débat intense, le Grand Conseil s'est également prononcé favorablement.
Faire payer les fauteurs de troubles
Le 3 mars, les Zurichois décideront également si les organisateurs et les
participants de manifestations non autorisées devront payer l'intervention de
la police et les dégâts matériels causés. L'initiative « Anti-Chaoten » de
l'UDC exige qu'un tel transfert de coûts soit obligatoire dans tous les cas.
Une majorité du Grand Conseil se prononce en faveur d'un contre-projet
affaibli, qui ne prévoit une facturation qu'aux auteurs d'actes intentionnels.
Les opposants à l'initiative et au contre-projet parlent d'un monstre bureaucratique sans commune mesure avec les coûts à recouvrer. L'obligation de facturer dissuade les organisateurs de manifestations, ce qui va à l'encontre du droit fondamental de la liberté d'expression, affirment-ils.