Les électeurs de Montreux ont sauvé les Grands-Prés
Le plan d’affectation des Grands-Prés, à Montreux (VD) n’a finalement pas trouvé grâce dans les urnes. Le corps électoral l’a sèchement refusé, donnant ainsi crédit à une initiative communale qui voulait préserver un terrain vierge et une châtaigneraie près de l’autoroute A1.
Crédit image: Fondation Franz Weber
Les opposants au projet ont insisté avec succès sur la préservation du cadre naturel du terrain retenu par les promoteurs.
Le projet
immobilier des Grands Prés voulait équiper l’un des derniers terrains encore
constructibles de la commune de Montreux. Ce poumon vert, à proximité de
l’autoroute A1, devait accueillir à terme onze immeubles d’habitation. Pourtant,
le projet s’était attiré les foudres d’un comité de riverains, relayé par la
Fondation Franz Weber et Pro Natura Vaud. Les opposants craignaient surtout que
la châtaigneraie contiguë à la parcelle ne disparaisse sous l’appétit des
promoteurs. Et les urnes leur ont donné raison.
La commune de Montreux avait laissé le débat s’installer, même les échanges entre opposants et promoteurs ont été parfois agressifs. Les responsables du projet ont même tenté de faire échouer la récolte de signatures devant le Tribunal cantonal vaudois. Finalement, le verdict des urnes a donné raison aux initiants, au grand dam de la Ville de Montreux qui souhaitait installer divers équipements collectifs sur le site du nouveau quartier. Tout en voulant lutter contre la pénurie de logements.
Un espace
inspirant Jean-Jacques Rousseau
Les Grands-Prés de Montreux ont joué leur rôle dans la promotion du cadre de
vie du Lavaux. Jean-Jacques Rousseau en a même fait un lieu de ressourcement au
XVIIIᵉ siècle. C’est au nom de la biodiversité que l’association Sauver les
Grands-Prés s’est opposée à toute nouvelle construction sur ce terrain. Avec la
Fondation Franz Weber, elle souhaitait que le site conserve son affectation en
parc public, pour le bien de la population et la biodiversité. Elle s’est
opposée avec succès à un bétonnage excessif de l’endroit en plaidant pour la
conservation de ses richesses naturelles.
Garde-fous
communaux inopérants
L’exécutif montreusien a eu beau répliquer en rappelant que le projet et le
plan d’affectation de la zone concernée avaient été au centre d’un concours
international d’urbanisme et d’une étude de faisabilité. Il avait ainsi demandé
aux promoteurs de respecter la châtaigneraie, d’augmenter la densité du futur
quartier et de construire onze bâtiments au plus haut standard énergétique. En
pure perte, puisque les arguments en faveur de la protection de l’environnement
ont finalement prévalu.