Les députés fribourgeois forcent la recapitalisation de Bluefactory à passer par les urnes
Freiné par un référendum parlementaire, le développement du site de l'ancienne brasserie Cardinal, à Fribourg, va passer par les urnes le 13 juin. Pourtant, tant le canton que la ville avaient accepté de recapitaliser la société en charge de l'avenir de l'endroit, pour un montant total de 50 millions.
Fribourg veut croire dans son quartier d’innovation Bluefactory né sur le site de l’ancienne brasserie Cardinal. Aujourd’hui, le lieu accueille 55 entreprises et associations, pour 340 emplois. Mais le résultat est loin des attentes initiales suscitées par cette friche industrielle stratégique de 53000 m², au cœur de la ville, à deux pas de la gare. Pour assurer son développement la société Bluefactory Fribourg-Freiburg (BFF), créée en 2014, a obtenu une recapitalisation de 50 millions de francs; cela lui permettrait de lancer les deux premières phases d'essor planifiées jusqu’en 2029. Mais cela n'est pas du goût de certains députés, emmenés par l'UDC, qui ont contesté avec succès la part du canton par référendum parlementaire.
Il y a quelques semaines, le Grand Conseil fribourgeois avait pourtant décidé, par 71 voix contre 24 (2 abstentions) d’injecter 25 millions de francs dans le développement du site. La ville de Fribourg (actionnaire à parts égales avec le canton de BFF) lui avait emboîté le pas pour une somme équivalente. Les fonds doivent servir à la réalisation à la construction d’un édifice commercial et d’un bâtiment dédié à l'habitat du futur, en réunissant EPFL, Haute école d'ingénierie et d'architecture de Fribourg et Université de Fribourg. Il est aussi prévu de construire un pavillon dédié au bois et son développement.
Les référendaires ne comprennent pas la stratégie de
développement de Bluefactory. Ils souhaitent que les sommes investies par les
collectivités publiques puissent bénéficier de retombées financières dont l’ensemble
de la population pourrait bénéficier. Le Conseil d’Etat fribourgeois a déjà
indiqué que les prochains chantiers envisagés sur place seraient retardés. Ils
ne pourront pas être mis en œuvre avant que le peuple ne se prononce. Soit après le 13 juin en cas d'issue favorable.